L’Unicef, l’agence de l’ONU spécialisée dans les droits de l’enfant, a réclamé mardi un accès aux enfants pris par les violences dans l’Etat Rakhine en Birmanie, dont le nombre est estimé à plusieurs dizaines de milliers.
En Birmanie, l’Unicef n’a actuellement pas d’accès dans les zones concernées (par les combats) dans le nord de l’Etat Rakhine », a indiqué dans un communiqué à New York son directeur, Anthony Lak, précisant que l’Unicef « intensifie ses actions » au Bangladesh pour fournir « protection, nourriture, soins et eau » aux enfants qui y sont réfugiés.
Selon lui, quelque 28.000 enfants à qui étaient apportés jusqu’à présent une aide psychologique et sociale n’en bénéficient plus. L’Unicef n’a plus accès à plus de 4.000 enfants qui étaient traités pour malnutrition à Buthidaung et Maungdaw, a-t-il précisé.
En onze jours, près de 125.000 personnes, pour la plupart des musulmans rohingyas, ont fui les répressions du régime en Birmanie pour se réfugier au Bangladesh voisin, a annoncé mardi l’ONU, craignant une crise humanitaire dans des camps débordés.
Selon Anthony Lake, 80% des ces 125.000 réfugiés sont des femmes et des enfants. « Les enfants des deux côtés de la frontière ont besoin d’une aide urgente et de protection », a-t-il souligné.
Lors d’un point-presse au siège des Nations unies, son secrétaire général, Antonio Guterres, a exhorté les autorités birmanes à mettre un terme à la violence dans l’Etat Rakhine et de fournir à la minorité musulmane Rohingya « une vie normale ».
« Les attaques et le sort non résolu des Rohingyas ont duré trop longtemps et deviennent un facteur indéniable de la déstabilisation régionale », a-t-il déclaré.
« Les autorités birmanes doivent agir de manière déterminée pour mettre un terme à ce cercle vicieux de violence et assurer la sécurité et l’assistance à tous ceux qui en ont besoin ».
Pour sa part, le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) s’est dit sérieusement préoccupé quant aux conditions humanitaires des musulmans Rohingyas.
« Ces personnes ont faim, ont soif et sont malades. Elles méritent au moins un toit sur leurs têtes », estime Shubhash Wostey, le chef de bureau du Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés, cité par le journal français Libération.
Selon le gouvernement birman, plus de 2 600 maisons, dans la province de Rakhine, ont été brûlées, au cours d’une semaine de tensions, qui a couté la vie à plus de 400 personnes.
Cinq enfants meurent noyés
Par ailleurs, au moins cinq enfants sont morts noyés dans le naufrage mercredi d’un bateau transportant des musulmans rohingyas fuyant la violence en Birmanie, ont indiqué les garde-frontières bangladeshis à l’AFP.
D’après les autorités, trois ou quatre embarcations ont coulé à l’embouchure du fleuve Naf, qui marque une frontière naturelle entre la Birmanie et la pointe sud-est du Bangladesh. Le nombre des victimes pourrait donc être supérieur.
Des dizaines de personnes ont péri en tentant de franchir le cours d’eau pour fuir les combats qui opposent des rebelles musulmans rohingyas et l’armée dans le nord-ouest de la Birmanie.
« Pour l’instant, les corps de cinq enfants, filles et garçons, ont été retrouvés en différents endroits », a déclaré Aloysius Sangma, officier des garde-frontières.
Source: Médias