Le chef du programme nucléaire iranien a accusé lundi les Etats-Unis de chercher à saper l’accord international conclu sur ce dossier et appelé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à résister aux « demandes inacceptables » de Washington.
« L’attitude ouvertement hostile de l’administration américaine ainsi que sa politique dilatoire visant à saper l’accord nucléaire (…) sont contraires à la lettre et l’esprit » de l’accord, a déploré à Vienne Ali Akbar Salehi, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).
M. Salehi, qui s’exprimait à l’occasion de la rencontre annuelle des Etats membres de l’AIEA à Vienne, s’en est également pris à l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Nikki Haley, qui a formulé, selon lui, « un éventail de demandes injustifiables et inhabituelles » relatives aux vérifications de la mise en oeuvre de l’accord sur le nucléaire, dans des entretiens qu’elle a eus en août avec le patron de l’agence onusienne dans la capitale autrichienne.
Au nombre de ces demandes figureraient des inspections par l’AIEA de sites militaires iraniens auxquelles Téhéran est opposé.
Le chef du programme nucléaire iranien s’est dit « certain que l’agence (AIEA, ndlr) résistera à de telles demandes inacceptables ».
Les Etats-Unis ont récemment multiplié les attaques contre l’accord, que le président Donald Trump avait l’an passé promis de « déchirer ».
Présent à Vienne lundi, le secrétaire américain au Commerce Rick Perry a averti que Washington « n’acceptera pas un accord (nucléaire, ndlr) mollement appliqué ou mal surveillé ».
Le patron de l’agence, Yukiya Amano, a de nouveau souligné lundi, comme il l’avait fait la semaine dernière, que l’Iran était « actuellement soumis au régime de vérification nucléaire le plus rigoureux du monde ». Il avait également réaffirmé la semaine dernière que ce pays respectait ses engagements.
Le Drian: l’accord nucléaire essentiel pour éviter la prolifération
L’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 est « essentiel » pour éviter « une spirale de prolifération nucléaire », a affirmé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, tout en laissant la porte ouverte à des compléments après 2025.
« Il est essentiel de maintenir (l’accord) pour éviter une spirale de prolifération et encourager ainsi les parties les plus dures en Iran à se lancer dans l’acquisition de l’arme atomique. Il importe vraiment de garder cette ligne, la France essaiera de convaincre le président (Donald) Trump de la pertinence de ce choix, même si on peut le compléter par un travail après 2025 », a déclaré M. Le Drian à des journalistes en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU à New York.
« Nous veillerons à l’application très stricte » de l’accord conclu, a promis le ministre français. « Il faut la vigilance sur sa mise en oeuvre, il n’y a pas d’acte (de l’Iran) qui nous permette de penser qu’il n’est pas mis en oeuvre », a-t-il ajouté.
A défaut d’un maintien de l’accord nucléaire, « cela peut entrainer un processus de prolifération que nous endiguerons difficilement ». Si un pays « peut avoir un accès à des armes nucléaires, les voisins peuvent se sentir encouragés à aller dans la même direction, donc l’accord avec l’Iran est essentiel », a-t-il dit.
Source: Avec AFP