Le chef de la diplomatie allemande a dit dimanche s’attendre à ce que Donald Trump « dénonce » l’accord sur le nucléaire iranien et critiqué la vision des relations internationales du président américain, où domine « la loi du plus fort ».
« Les Etats-Unis vont probablement – c’est ma crainte – dénoncer la semaine prochaine l’accord avec l’Iran », a déclaré Sigmar Gabriel, dont le pays est l’un des Etats signataires du compromis avec les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU, et Téhéran.
Il a toutefois assuré que le gouvernement allemand continuerait à oeuvrer pour que l’accord avec l’Iran soit appliqué.
« Qu’avons-nous à gagner à traiter l’Iran d’une manière telle que cela va le pousser à développer quand même au bout du compte l’arme atomique? Rien du tout », a ajouté le responsable social-démocrate, selon l’agence de presse allemande DPA.
Gabriel, qui gère les affaires courantes au ministère des Affaires étrangères suite aux élections législatives allemandes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement, s’exprimait lors d’une réunion électorale à Helmstedt, en Basse-Saxe, dans le nord du pays, où un scrutin régional est prévu le 15 octobre.
Le ministre a jugé que la politique du chef de l’Etat américain représentait « un danger », en considérant « le monde comme une arène, un lieu d’affrontement où domine le plus fort ».
« Cela signifie que la primauté du droit est remplacée par la loi du plus fort et cela représente pour nous un grand danger car si les Etats-Unis choisissent cette voie, alors le monde va changer », a-t-il ajouté.
Donald Trump, qui juge que l’Iran ne respecte pas « l’esprit » de l’accord nucléaire, devrait annoncer la semaine prochaine qu’il ne le « certifie » pas, ont indiqué des sources concordantes à l’AFP, renvoyant de fait la balle dans le camp du Congrès.
Une loi oblige le président américain à dire au Congrès, tous les 90 jours, si l’Iran respecte le texte et si la levée des sanctions qui l’accompagne est bien dans l’intérêt national des Etats-Unis.
En cas de « non-certification », la loi donne au Congrès 60 jours pour décider de réimposer ou non des sanctions.
Source: Avec AFP