Le premier président américain à se rendre depuis Bill Clinton à Davos s’est en particulier employé jeudi à attaquer les Palestiniens.
Donald Trump, qui doit clôturer ce vendredi le Forum de Davos par un discours sur divers sujets controversés, a eu une rencontre chaleureuse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et s’en est vivement pris aux dirigeants palestiniens, qui ont snobé la semaine dernière une visite du vice-président américain Mike Pence.
« Ils nous ont manqué de respect », a déclaré M. Trump. « Nous leur avons donné des centaines de millions » et « cet argent ne leur sera plus versé à moins qu’ils s’assoient et négocient la paix », sous l’égide des Etats-Unis.
La réponse n’a pas tardé: « Refuser de rencontrer votre oppresseur, ce n’est pas manquer de respect, c’est se respecter soi-même », a déclaré à l’AFP Hanane Achraoui, haute dirigeante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Furieuse après la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem AlQuds occupée comme capitale d’Israël, la direction palestinienne a décidé de geler les contacts avec les officiels américains.
Les dirigeants palestiniens ont refusé de recontrer Mike Pence, le vice-président américain qui a effectué une courte tournée en Egypte, Jordanie et ‘Israël’ du 20 au 23 janvier.
Fait exceptionnel, Pence est reparti le 23 janvier pour Washington sans avoir rencontré aucun d’entre eux.
« Nous avons retiré Jérusalem des pourparlers »
S’agissant des pourparlers israélo-palestiniens, Trump a déclaré que « le sujet le plus difficile des discussions était Jérusalem. Nous avons retiré Jérusalem (des pourparlers), donc nous n’avons plus à en discuter ».
« Nous avons une proposition de paix. C’est une excellente proposition pour les Palestiniens (…) nous allons voir ce qu’il se passe », a cependant prétendu Trump.
Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a quant à lui de nouveau rejeté toute tractation sous médiation américaine tant que les Etats-Unis ne reviendraient pas sur la décision annoncée le 6 décembre de reconnaître AlQuds comme la capitale d’ « Israël ».
« L’administration américaine continue à s’exclure de la table des négociations si elle ne revient pas sur sa décision de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël », a-t-il dit.
Haley s’en prend à Mahmoud Abbas
Entre-temps, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, a critiqué Mahmoud Abbas jeudi en estimant, devant le Conseil de sécurité, que le dirigeant palestinien n’avait pas le courage pour parvenir à un accord de paix.
Cette déclaration intervient après que le président Donald Trump a accusé les Palestiniens d’avoir « manqué de respect » aux Etats-Unis, depuis le Forum économique mondial de Davos en Suisse.
« Nous n’allons pas courir après une gouvernance palestinienne qui n’a pas ce qu’il faut pour parvenir à la paix », a estimé la représentante des Etats-Unis à l’ONU. « Pour obtenir des résultats historiques, nous avons besoin de dirigeants courageux », a prétendu Haley, cité par les médias israéliens.
Le représentant des Palestiniens à l’ONU Riyad Mansour a estimé devant le Conseil jeudi, que la recherche de la paix avait été, pour M. Abbas, « le travail d’une vie ».
Le rejet de la décision américaine sur Jérusalem n’avait pas pour objectif de « manquer de respect » mais était plutôt « une position ancrée dans le plein respect de la loi, des principes de justice et d’équité » a-t-il avancé.
C’était la première réunion du Conseil de sécurité sur les tensions dans la région après l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution contre la décision de Donald Trump et la menace américaine de geler une partie de l’aide à l’UNRWA, l’agence onusienne qui vient en aide aux réfugiés palestiniens.
Source: Médias