Le procureur général a demandé que des poursuites soient engagées contre l’humoriste libanais Hicham Haddad qui s’en était pris lors de son émission « Lahon W Bass » au prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, a rapporté jeudi la LBCI qui diffuse l’émission tous les mardis soir.
Le procureur général du Mont-Liban, Ghada Aoun, a transféré la plainte devant le tribunal des imprimés.
Le procureur a-t-il agi de son propre gré ou une partie quelconque s’est porté volontaire pour défendre le prince héritier saoudien. Il convient de noter que la justice prête souvent la sourde oreille quand il s’agit de personnes s’étant rendu en « Israël » ou ayant servi de façon directe ou indirecte les intérêts de l’ennemi israélien au niveau culturel et artistique.
Lors de l’émission, M. Haddad tournait en dérision les prévisions pour 2018 du voyant Michel Hayek, lui faisant dire qu’il conseillait au prince de « manger moins de fast food » avant de commenter: « Avec tout ce qui passe dans la région, il lui conseille de manger moins de hamburgers? Je lui conseille de mettre un terme aux campagnes, aux arrestations, aux frappes militaires (en allusion à la guerre contre le Yémen)…. »
« Cette séquence avait pour objectif de tourner en dérision les prévisions de Michel Hayek (diffusées par la MTV la veille du Nouvel An)… », a écrit M. Haddad sur son compte twitter promettant de commenter plus longuement ces poursuites lors de sa prochaine émission. M. Haddad a republié la séquence qui fait polémique.
L’ancien ministre Wi’am Wahhab a été le premier responsable à réagir. « Je conseille au procureur général de ne pas s’aventurer en engageant des poursuites contre Hicham Haddad s’il ne peut pas faire de même à l’encontre de ceux qui insultent la Syrie et les autres pays frères », a-t-il écrit sur son compte Twitter, appelant à appliquer la loi sur tous.
La gravité de ce qui s’est passé ne se limite pas à cette poursuite, mais au processus adopté par certaines parties au Liban.
Il y a dix jours, le Premier Ministre libanais Saad Hariri a ordonné à la justice de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre d’un chef du Hachd al-Chaabi (forces de mobilisation irakienne) cheikh Qais al-Khazaali pour avoir menacé (début décembre), depuis les frontières libano-palestiniennes, l’ennemi sioniste en cas d’agression contre le Liban. Le crime de Cheikh Khazaali est qu’il a promis d’aider le Liban face à une offensive israélienne présumée.
Peu auparavant, des politiciens, des dirigeants, des banquiers et des juges sont intervenus pour empêcher la poursuite du réalisateur Ziad Doueiri. Ce dernier avait violé la législation du Liban en se rendant en Israël pour tourner un film en 2012.
Certaines parties en faveur de la normalisation avec ‘Israël’ veulent transformer le Liban en une tribune défendant le régime saoudien- qui a kidnappé en novembre 2017 le Premier Ministre Saad Hariri- et incitant ‘Israël’ à frapper le pays.
Traduit à partir d’AlAkhbar + OLJ