L’armée d’occupation israélienne a indiqué mercredi avoir classé sans suite son enquête sur le bombardement d’une école de l’ONU lors de sa guerre en été 2014 contre Gaza qui avait fait 10 morts et déclenché un tollé international.
Dans un rapport, l’armée d’occupation prétend n’avoir relevé aucune faute lors du bombardement de cette école à Rafah (sud), vivement condamné par l’ONU et les Etats-Unis, tandis que le président français François Hollande avait réclamé que ses auteurs « rendent des comptes ».
Selon la version de l’occupation, trois combattants palestiniens circulant à moto avaient été repérés peu avant le bombardement près de l’école.
Le rapport de l’armée d’occupation revient en outre sur des frappes ayant visé des habitations civiles, démolies par dizaines de milliers et dont une petite portion seulement a été reconstruite deux ans après la guerre.
Là encore, le procureur militaire de l’occupation prétend n’avoir relevé aucune erreur, prétextant qu’elles servaient de « centre de contrôle » pour le Hamas.
« Le fait que des civils qui n’étaient pas impliqués dans les combats aient été touchés est un résultat regrettable mais cela ne change rien à la légalité de l’attaque », conclut le rapport.
Par ailleurs, l’armée d’occupation indique avoir inculpé trois soldats pour des faits de pillage et d’autres accusations, sans donner plus de détails.
Bilal Kayed suspend sa grève de la faim
Par ailleurs, le détenu palestinien, Bilal Kayed, emprisonné dans les geôles de l’occupation sans procès a mis fin mercredi à 71 jours d’une grève de la faim, après avoir reçu des garanties que sa détention administrative ne serait pas renouvelée, selon son parti et son avocate.
Bilal Kayed, 34 ans, avait entamé sa grève de la faim pour dénoncer son maintien en détention sans nouvelle inculpation, après avoir purgé l’intégralité de sa peine de 14 ans et demi pour ses activités au sein du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Il devait être libéré mi-juin. Mais les autorités d’occupation ont décidé de le placer en détention administrative, qui permet l’incarcération de suspects pour une durée illimitée sans leur garantir de procès ni même leur notifier une inculpation.
Sa détention avait été renouvelée de trois mois la semaine dernière.
« Bilal Kayed a suspendu sa grève de la faim après être parvenu à un accord qui garantit que sa détention administrative ne sera plus renouvelée, qu’il ne sera plus placé à l’isolement et que sa famille pourra lui rendre visite », a indiqué dans un communiqué le FPLP.
Plusieurs Palestiniens placés par l’occupation en détention administrative ont mené de telles grèves. Ils y ont tous mis fin après avoir obtenu que leur incarcération ne soit pas renouvelée.
Le FPLP, qui animait la mobilisation autour de Bilal Kayed, a salué « la victoire du camarade Kayed », toujours menotté à son lit d’hôpital pour le moment.
L’avocate de M. Kayed a confirmé à l’AFP que « Bilal Kayed a suspendu sa grève de la faim après que nous ayons discuté avec lui. Il a accepté l’accord ».
Mardi, le bureau des droits de l’Homme de l’ONU s’était dit « très inquiet au sujet de la santé de M. Kayed » alors que « les médecins l’ont informé qu’il pouvait souffrir de séquelles irréversibles ».
Il avait en outre évoqué les cas d’une « centaine de détenus palestiniens en grève de la faim en solidarité avec Bilal Kayed ou pour dénoncer leur propre placement en détention administrative ou à l’isolement ».
Plus tôt dans la journée, la Cour suprême de l’occupation avait rejeté l’appel de M. Kayed qui avait demandé à ne plus être attaché à son lit d’hôpital, en expliquant qu’entraver partiellement un détenu était une pratique courante.
Avant de cesser sa grève de la faim, le détenu n’ingérait que de l’eau et des vitamines. Son état de santé s’est dégradé au point qu’il a été admis dans un hôpital du sud de l’entité sioniste.
Selon l’ONU et les ONG de défense des détenus palestiniens, de plus en plus de placements en détention administratives sont prononcés par la justice militaire de l’occupation, la seule qui juge les Palestiniens des Territoires occupés.
Actuellement, sur 7.000 Palestiniens détenus dans les geôles de l’occupation, environ 700 sont en détention administrative, selon les ONG. « C’est le nombre le plus élevé depuis début 2008 », note le bureau des droits de l’Homme de l’ONU.
L’ONU et de nombreuses organisations appellent régulièrement l’entité sioniste à abandonner ce régime hérité des lois d’urgence du mandat britannique sur la Palestine.
Source: Agences