L’armée israélienne a décidé de réduire d’un tiers la peine d’un soldat condamné initialement à 18 mois de prison pour avoir achevé un assaillant palestinien blessé en Cisjordanie occupée et dont le procès a déchaîné les passions dans son pays, a-t-elle indiqué lundi.
Elor Azaria devrait sortir de prison le 10 mai, a indiqué l’armée.
Incarcéré le 9 août 2017 après avoir été consigné sur sa base, il aura passé neuf mois en prison.
Membre d’une unité paramédicale, il avait été filmé le 24 mars 2016 par un militant pro-palestinien alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah al-Sharif à Al-Khalil Hébron occupé.
Le Palestinien venait d’attaquer des soldats au couteau. Blessé par balles par les soldats, il gisait au sol, apparemment hors d’état de nuire, quand Elor Azaria l’a achevé. La vidéo s’était propagée sur les réseaux sociaux.
Au terme d’un procès ultramédiatisé, Elor Azaria avait été reconnu coupable d’homicide volontaire par un tribunal militaire israélien, et condamné à 18 mois de prison ferme le 30 juillet 2017. Le chef d’état-major avait ensuite réduit sa peine de quatre mois en septembre.
Ce soldat israélien n’est pas un cas séparé. Selon l’agence palestinienne Maan, 17 autres l’avaient précédé, en éliminant des résistants palestiniens qui venaient d’effectuer une opération avec des moyens non létaux et qui étaient hors d’état de nuire. Aucun de ces soldats n’a été poursuivi en justice, d’autant que leurs crimes n’ont pas été médiatisés.
Le poursuite en justice de Azaria est due à la médiatisation de l’assassinat qu’il a commis.
Toutes sortes d’injustices sont infligées aux autochtones palestiniens vivant sous occupation israélienne. N’ayant aucun espoir pour restituer leur patrie, et empêchés d’obtenir des armes pour résister à l’occupation, les opérations de résistance qu’ils réalisent avec des moyens non létaux sont le plus souvent au prix de leur vie.