La diplomatie russe s’est déclarée mardi « très étonnée » par les propos du ministère français des Affaires étrangères, qui a accusé la Russie et la Syrie de refuser l’accès aux inspecteurs de l’OIAC à la ville syrienne de Douma, théâtre d’une récente attaque chimique présumée.
« La position du ministère français des Affaires étrangères est très étonnante », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, citée par l’agence publique RIA Novosti.
« Premièrement, la Russie s’est prononcée justement pour envoyer le plus vite possible une inspection de l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) » à Douma, a-t-elle rappelé.
« Deuxièmement, sans être organisateur de ce voyage, la partie russe a apporté toute l’assistance nécessaire pour qu’il puisse avoir lieu », a souligné Mme Zakharova.
« Troisièmement, l’accès des inspecteurs a été compliqué par le fait que des combattants restent encore à Douma, et l’ONU souhaitait avoir des garanties supplémentaires de sécurité », a expliqué la porte-parole.
« Et quatrièmement, il n’est pas clair pourquoi le ministère français des Affaires étrangères parle au nom de l’OIAC et des inspecteurs. Si les inspecteurs avaient fait face à des problèmes, ils auraient fait eux-mêmes une déclaration à ce sujet », a-t-elle affirmé.
Dans un communiqué, le quai d’Orsay a affirmé mardi qu' »à ce jour, la Russie et la Syrie refusent toujours aux enquêteurs l’accès au site de l’attaque alors que ceux-ci sont arrivés en Syrie le 14 avril dernier ».
Le ministère français a également jugé « très probable que des preuves et des éléments essentiels disparaissent » avant l’arrivée des inspecteurs de l’OIAC sur le site de Douma, en Syrie, objet d’une attaque présumée à l’arme chimique le 7 avril.
Pour sa part, l’ambassade russe auprès de l’OIAC a fait savoir mardi que les enquêteurs auraient accès au site mercredi, évoquant des « problèmes de sécurité ».
Le Kremlin a déjà qualifié lundi de « sans fondement » les accusations occidentales selon lesquelles la Russie aurait entravé l’accès de la mission de l’OIAC à Douma.