L’Arabie saoudite a revendiqué l’assassinat du président du Conseil politique suprême au Yémen, tué lors d’une frappe aérienne de la coalition saoudo-US le 19 avril dans la province de Hodeida (ouest), selon un tweet de l’ambassadeur saoudien à Washington.
La Force aérienne royale saoudienne a « visé » le numéro deux de l’appareil de commandement des Houthis « soutenus par l’Iran », Saleh al-Sammad, a déclaré l’ambassadeur, Khalid ben Salmane.
M.Sammad avait récemment promis de faire de 2018 « l’année des missiles balistiques » sur le royaume saoudien (en riposte aux massacres commis par la coalition saoudo-US), a noté le le frère de Mohammed ben Salmane.
« La réponse a été une frappe directe sous la direction du ministre de la Défense » Mohammed ben Salmane, prince héritier d’Arabie saoudite, a-t-il dit pour rehausser le moral des soldats saoudiens et de leurs mercenaires qui mène depuis 2015 une guerre sans issue.
Il convient de noter que le martyr Sammad a été remplacé par Mahdi Machat, un des faucons d’Ansarullah.
La piste israélo-US privilégiée
Par ailleurs, dans une interview avec l’agence de presse iranienne Tasnim, le directeur des émissions politiques de la chaîne yéménite Al-Masirah, Hamid Rizq, revient sur la façon dont les médias saoudiens ont couvert l’actualité sur cet assassinat:
« Les Saoudiens ont tenté d’insinuer que la mort en martyr de Saleh al-Sammad était le résultat de règlements de compte internes au sein du mouvement Ansarallah ; mais par la suite, ils ont préféré couvrir cette nouvelle sous un autre angle. Revendiquant ce crime, ils ont tenté de le faire passer pour un grand acquis militaire de Riyad. »
Comme beaucoup d’autres journalistes ou observateurs politiques, le directeur des émissions politiques de la chaîne Al-Masirah privilégie la piste américano-sioniste concernant l’assassinat de Saleh al-Sammad. Évoquant l’implication américaine dans la conception du projet d’assassinat et sa réalisation dans les moindres détails, Hamid Rizq ajoute :
« Cet événement rappelle l’assassinat de Sayed Abbas Moussaoui, l’ancien secrétaire général du Hezbollah libanais, qui a été tué en martyr lors d’un raid d’hélicoptères israéliens en 1992. »
Toujours d’après le directeur des émissions politiques de la chaîne Al-Masirah, c’est également les États-Unis qui décident quelles personnes doivent être assassinées.
« Lorsque le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane répondait aux questions d’un groupe de commandants militaires américains devant le Congrès US, au cours de sa visite aux États-Unis, l’un des sujets évoqués était que désormais les États-Unis essaieraient d’assurer les objectifs définis par Riyad et qu’en contrepartie, Washington élaborerait une liste d’individus à être assassinés. »
Dans l’optique de Hamid Rizq, ces événements montrent que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont des marionnettes dont les États-Unis tirent les ficelles, pour commettre les crimes des plus abominables.
Ce responsable de la chaîne Al-Masirah a aussi fait allusion au communiqué du ministère yéménite de la Défense et aux propos du leader d’Ansarullah, Sayed Abdel Malek al-Houthi, pour dire que de nouvelles surprises militaires d’Ansarullah et de l’armée yéménite étaient dans l’air.
Plusieurs saoudiens tués
Sur le terrain, les forces yéménites (armée + Ansarullah) restent engagées à poursuivre leurs opérations militaires contre les envahisseurs. Plusieurs soldats saoudiens ont été tués mardi au sud de l’Arabie. Selon une source militaire, citée par AlMasirah, un missile téléguidé a détruit un véhicule militaire à Jizane, tuant et blessant les soldats saoudiens à bord.
Les francs tireurs de l’armée et d’Ansarullah ont pour leur part liquidé deux soldats saoudiens également à Jizane.
Avec AlMasirah + PressTV + AFP