Le sionisme avait promis de résoudre le problème juif. Il prétendait faire en sorte que les juifs de la Diaspora, par un «retour au pays» (l’alya), soient aimés, pleins d’empathie, attachés à la terre; bref, qu’ils deviennent « des gens semblables à tous les autres ».
Les scènes atroces qui ne cessent de nous parvenir aujourd’hui depuis Gaza nous montrent que le sionisme a lamentablement échoué. L’État juif est une flétrissure sur le projet humaniste dont il est issu, et sur l’humanité en général.
Rien qu’aujourd’hui, 60 manifestants et non-manifestants palestiniens, dont 8 enfants, ont été tués et 2 771 blessés par les troupes israéliennes massées à la frontière de Gaza. Selon certains rapports, la moitié des blessures ont été causées par des balles réelles. Ces nouvelles sont consternantes. La criminalité d’Israël est institutionnelle. Il ne s’agit pas là d’un tireur d’élite isolé qui rit en tirant dans le genou d’un jeune Palestinien, le paralysant pour le restant de ses jours. Israël déploie une mécanique meurtrière systématique obéissant à une stricte hiérarchie et conçue pour maintenir dans l’oppression les habitants de cette terre, pour un temps illimité.
Quel qu’ait été le rêve sioniste, l’État juif n’est pas aimé de ses voisins. Il n’est pas aimé par le reste du monde non plus. En fait, les actions d’Israël révulsent le monde entier. Au lieu de résoudre le problème juif, le sionisme n’a fait que déplacer le problème et aggraver les symptômes qu’il s’était promis d’éliminer.
La vérité peut être dérangeante : peu importe combien vous vous efforcez de l’occulter, elle finit toujours par refaire surface. Dès lors, il est impossible de saisir l’histoire de la souffrance juive sans prendre en considération les atrocités que commet l’État juif. Or, la politique israélienne repose sur un total mépris de l’autre. L’opération militaire israélienne à Gaza n’est ni plus ni moins qu’un permis de tuer. On voudrait qu’un État qui se donne le nom d’État juif soit un peu plus vigilant quant à l’usage excessif qu’il fait du pouvoir.
Désormais, je crois qu’on se souviendra d’Israël comme du chapitre le plus sombre de l’histoire juive, et au-delà.
Par Gilad Atzmon
Source: Tlaxcala