La livraison des S-300 russes à la Syrie a été ajournée, dans le cadre d’un « accord » entre Tel-Aviv et Moscou, en raison des menaces qui ont été avancées par le ministre israélien des Affaires militaires Avigdor Lieberman et le Premier ministre Benyamin Netanyahu, au sujet du bombardement de ces systèmes sur le territoire syrien. La Russie a-t-elle cherché à préserver ses S-300 ou son allié syrien? Ou s’agit-il surtout de l’expression des liens étroits Moscou-Tel-Aviv?
L’éditorialiste du quotidien Raial-Youm, Abdel Bari al-Atwan est revenu sur l’interview du président syrien Bachar al-Assad avec le journal britannique The Mail On Sunday.
« Le chef d’État syrien s’est exprimé sur un éventail de sujets importants, du soutien britannique aux Casques blancs (qui est une branche d’al-Qaïda, NDLR) aux scénarios chimiques, en passant par sa candidature aux futures élections. L’affaire des S-300 russes a également été évoquée. Pour nous, le sujet le plus important concerne les propos d’Assad au sujet de la livraison des S-300 russes qui n’a pas été encore réalisée.
Le président Assad a expliqué que la non-livraison des S-300 est une question militaire russe. Les Russes ont leurs propres positions politiques et tactiques militaires et nous, nous ne pouvons pas y entrer, a dit Assad.
Deux points sont à être médités :
Primo, malgré les déclarations des responsables russes qui disaient que la livraison de ce système antibalistique s’effectuerait, bientôt, vu les agressions successives d’Israël contre des cibles en profondeur de la Syrie, la Russie n’a encore fourni aucun système à la Syrie.
Secundo, la livraison des S-300 a été ajournée, dans le cadre d’un «accord» entre Tel-Aviv et Moscou, en raison des menaces qui ont été avancées par le ministre des Affaires militaires Avigdor Lieberman et le Premier ministre Benyamin Netanyahu, au sujet du bombardement de ces systèmes sur le territoire syrien.
Le président syrien a indiqué, avec précaution, qu’il ne souhaitait pas fâcher son allié russe dont les opérations militaires ont joué un grand rôle dans la neutralisation du projet américain de changement de régime.
Assad ne s’est toutefois pas empêché de montrer ses désespoir et inquiétude de voir la Russie livrer des S-300, et même les modèles plus sophistiqués qui sont les S-400, aux autres pays tels que la Turquie et l’Algérie et dans un proche avenir l’Arabie saoudite et le Qatar, alors qu’elle refuse, toujours, de les fournir à la Syrie, son allié, le plus sûr dans la région et dans la lutte contre le terrorisme.
Les Russes ont répondu que l’armée syrienne disposait de systèmes de défense balistique qui répondaient, suffisamment, à ses besoins. Ils ont fait allusion à la victoire de l’armée syrienne, en interceptant, avec ses S-200, plus d’un tiers des missiles tirés par la troïka occidentale sur les bases militaires T4 et al-Chayrat près de Homs, abattant, en plus, un avion de combat israélien. Mais la réalité est que les S-200 ne sont pas sophistiqués et ne peuvent pas contrer les F-35 d’Israël qui ont, d’ailleurs, récemment, attaqué la profondeur syrienne.
Il semble que la Russie ne cherche pas à attiser les tensions avec Israël surtout en ce moment où le pays vit le plus important événement sportif sur son sol. Et n’oublions pas que la Russie a dépensé environ 40 millions de dollars pour la Coupe du monde de football 2018. Si cette hypothèse s’avère vraie, il faut donc attendre la fin de la compétition… Nous avons grand espoir que la Russie livre, dans les plus brefs délais, les S-300 à la Syrie et qu’elle mettra ainsi fin aux fanfaronnades d’Israël ».
Source: Press TV