Changement de position plutôt imprévue, d’autant qu’il intervient à trois mois de son départ de la Maison Blanche : le président américain veut désormais frapper la branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Selon le Washington Post, Barack Obama a ordonné au Pentagone de trouver et de liquider les chefs du groupe terroriste Front al-Nosra, la branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Il est prévu entre autres de déployer dans la zone du conflit encore plus de drones et de renforcer les moyens de reconnaissance.
Le nouveau décret du chef d’État élargit le mandat du Joint Special Operations Command (JSOC) et permet d’engager des ressources supplémentaires de reconnaissance pour lutter contre la direction d’Al-Nosra. Barack Obama est préoccupé par le fait qu’une partie de la Syrie se transforme de fait en une nouvelle base pour les opérations d’Al-Qaïda à proximité de l’Europe méridionale, note le Washington Post.
La position du président américain a tout de suite été suivie d’une décision de la même nature de la part du département d’Etat pour les affaires étrangères qui a placé le front al-Nosra dans sa liste des organisations terroristes, malgré le changement de nom qu’il avait opéré l’été dernier, en se rebaptisant front Fateh al-Sham.
« Malgré les tentatives de séparer entre Faeth al-Shan et le front al-Nosra en produisant un nouveau sigle et une nouvelle bannière, mais les principes du premier sont les mêmes que ceux de l’organisation Al-Qaïda , laquelle commet toujours des actions terroristes sous la nouvelle appellation », a précisé le département d’Etat dans un communiqué.
En même temps, le département d’Etat pour le Trésor américain a placé quatre dirigeants du front al-Nosra sur sa liste des personnalités sanctionnées. Il s’agit du syrien Jamal Hussein Ziniat, le saoudien Abdallah al-Mohaycini, le jordanien Achraf Ahmad al-Aallak et le macédonien Abdul Jachary.
Selon l’agence russe Sputnik, la décision d’anéantir cette menace terroriste reflète une évolution des priorités de l’administration américaine, la Maison Blanche ayant toujours insisté sur le départ du président syrien Bachar el-Assad, alors que le Front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda, était à ses yeux la force la plus efficace combattant les autorités syriennes.
Le front al-Nosra avait opéré le mois de juillet dernier un changement d’identité, en se rebaptisant front Fateh al-Sham, en annonçant sa séparation d’Al-Qaïda. Une manœuvre qui n’a pas été pris au sérieux ni par les Américains ni par les Russes, d’autant que le numéro un d’Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri était intervenu en personne pour la bénir.
Pour expliquer la mesure d’Obama, l’agence russe l’attribue à l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump qui s’est engagé à éradiquer le terrorisme en coopérant notamment avec la Russie.
Le mois de juillet dernier, Washington s’était dit prête à renoncer au front al-Nosra à condition d’obtenir en échange une zone d’exclusion aérienne et de clouer des avions bombardiers et des hélicoptères au sol. Une proposition qui a alors été rejetée par les Russes et les Syriens.
Source: Divers