À l’approche de la tenue de la réunion Opep-non Opep, le 23 septembre prochain à Alger, Donald Trump s’est fendu d’un tweet pour l’occasion, demandant à l’organisation de «baisser ses prix maintenant».
À quelques jours de la tenue de la réunion Opep-non Opep à Alger, sur fond de sanctions décidées à l’encontre de l’Iran, membre fondateur et influent de cette organisation, Donald Trump a exhorté, dans un tweet paru ce jeudi, les pays producteurs de pétrole participant à faire baisser les prix de l’or noir.
«Nous protégeons les pays du Moyen-Orient, ils ne seraient pas en sécurité pour très longtemps sans nous, et pourtant ils continuent à augmenter les prix du pétrole toujours plus haut! On s’en souviendra», a écrit le Président américain. «Le monopole de l’Opep doit baisser ses prix maintenant», a-t-il ajouté.
Ce n’est pas la première fois que le Président américain exige de l’Opep et de son allié saoudien d’augmenter sa production de pétrole, dans le but de faire baisser le prix des carburants aux États-Unis. Et ce malgré le fait que l’augmentation des prix du pétrole soit la conséquence directe de sa propre décisions de rétablir les sanctions contre Téhéran suite au retrait des USA de l’accord sur le nucléaire iranien, et d’en imposer d’autres au Venezuela suite à la réélection du président Maduro.
À cet effet, dans un message publié le 1er juillet sur son compte Twitter, le Président américain avait écrit: «Je viens de parler au roi saoudien Salmane et j’ai demandé à l’Arabie saoudite d’augmenter sa production pétrolière jusqu’à environ 2 millions de barils pour compenser les pertes causées par les troubles et les dysfonctionnements en Iran et au Venezuela […]. Il l’a accepté».
Dans un entretien accordé le 1er juillet à Algérie Presse Service (APS), le PDG de la société nationale des hydrocarbures algérienne Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, avait affirmé qu’il était de l’intérêt des pays de l’Opep et de la Russie de respecter les dispositions de l’accord signé à Alger le 28 septembre 2016 pour maintenir les prix du pétrole. Les propos de M. Ould Kaddour sonnent comme une réponse au tweet du Président américain.
S’exprimant sur les conséquences de l’augmentation de la production de brut par l’Arabie saoudite, si cette dernière répondait positivement à la demande du Président américain, le responsable algérien a souligné: «on ne sait pas comment le marché va réagir», mais ce qui est sûr, c’est que «les prix vont baisser».
Le PDG de Sonatrach a toutefois annoncé qu’une proposition d’augmentation de la production sera «examinée à la prochaine réunion du Comité conjoint de suivi de l’accord Opep-non Opep [réunissant l’Opep et la Russie, ndlr], prévue en septembre [le 23 septembre, ndlr] à Alger», selon l’APS. «Il y aura une évaluation de la situation» pour s’assurer «qu’il y a nécessité d’augmenter l’offre sur le marché», a-t-il indiqué.
À la lumière du conflit auquel s’adonnent Iraniens et Saoudiens, le porte-parole du ministère iranien du Pétrole a fait savoir dans une conférence de presse le 19 septembre dernier que son ministre, Bijan Zanganeh, ne participerait pas à la réunion du comité conjoint de monitoring Opep-non Opep d’Alger. «L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont en train de faire de l’Opep un outil pour les États-Unis et par conséquent il ne reste plus beaucoup de crédibilité à l’Organisation», a déclaré Hossein Kazempour Ardebili, le représentant permanent de de la République islamique à l’Opep.
Source: Sputnik