Ce n’est pas la première fois depuis leur retrait de l’accord nucléaire avec l’Iran que les États-Unis appellent Téhéran à conclure un nouvel accord, mais en vain. Deux analystes iraniens expliquent dans un entretien accordé à Sputnik pourquoi l’Iran rejette l’idée même d’un nouvel accord.
La conclusion d’un nouvel accord n’a pas de sens, car en se retirant du Plan d’action global conjoint (JCPOA), les États-Unis ont montré à tout le monde qu’ils n’étaient tout simplement pas crédibles, a déclaré à Sputnik le politologue iranien Ali Reza Rezakhah, commentant la proposition de Washington de négocier un nouvel accord nucléaire avec Téhéran.
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«La conclusion d’un nouvel accord n’est possible qu’avec une partie, dont on est sûr et qui respecte ses engagements. Autrement dit, nous devons croire aux déclarations des États-Unis. Et où sont les garanties que les Américains s’en tiendront à leurs engagements dans le cadre d’un nouvel accord?», a expliqué l’interlocuteur de l’agence.
Selon Seyed Mohammad Marandi, doyen de la faculté d’études nord-américaines à l’université de Téhéran, la conclusion d’un nouvel accord avec les États-Unis n’est possible en aucune circonstance.
«Supposons que demain, nous signons un accord avec les Américains, et ils s’en retirent à nouveau. Cela est contraire à la logique. […] L’Iran ne va pas négocier un nouvel accord avec les États-Unis», a affirmé M.Marandi.
Et de conclure que l’unique variante, dans laquelle l’Iran pourrait accepter de négocier avec les États-Unis, serait le retour des Américains dans le Plan d’action global conjoint (JCPOA), car alors, les négociations se dérouleraient dans le cadre de cet accord international.
Le JCPOA est un accord multilatéral approuvé par les Nations unies et signé après des années de négociations ardues. Les autres signataires du JCPOA, outre l’Iran et les États-Unis — la Russie, la Chine et les «trois de l’Union européenne» (la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne) — ont toujours été déterminés à préserver l’accord et à soutenir l’Iran dans le domaine du nucléaire civil.
En mai, Donald Trump a annoncé le retrait de son pays de cet accord international censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, en le qualifiant de «trop laxiste». Il a rétabli toutes les sanctions levées après sa signature en 2015, avec un sévère contrecoup pour de nombreuses entreprises européennes, sommées de quitter l’Iran sous peine d’être frappées par des mesures punitives américaines.
Source: Sputnik