Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton a déclaré mardi ne pas avoir écouté l’enregistrement du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi car il ne parlait pas l’arabe.
« Non, je ne l’ai pas écouté », a dit le plus haut conseiller du président des Etats-Unis Donald Trump pour la politique extérieure en réponse à une question de la presse. « Pourquoi pensez-vous que j’aurais dû l’écouter? Que pensez-vous que je pourrais apprendre en l’écoutant? », a-t-il demandé en retour, rapporte l’AFP.
Pressé de se justifier, John Bolton a invoqué une barrière linguistique. « Je ne parle pas arabe », « à moins de parler arabe, à quoi bon l’écouter? », a-t-il lancé.
Ne pouvait-il pas avoir recours à un interprète?
« Des gens qui parlent arabe ont écouté l’enregistrement et ils nous en ont rapporté la substance », a-t-il dit, expliquant que ce compte-rendu avait joué dans la décision du président Trump de réaffirmer l’alliance avec l’Arabie saoudite même s’il est possible que le prince héritier Mohammed ben Salmane ait été au courant de l’assassinat selon le milliardaire américain.
Pour sa part, la Maison-Blanche a empêché à la directrice de la CIA, Gina Haspel, de tenir le Sénat informé du meurtre de Khashoggi, ont rapporté les médias américains.
Il convient de noter que cet enregistrement a été réalisé le 2 octobre dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul pendant le meurtre du journaliste, démembré par un commando venu de Ryad.
Aux mains des enquêteurs turcs, il a été partagé par les autorités d’Ankara notamment avec l’administration Trump.
« C’était vraiment dégoûtant et si vous l’écoutez, vous comprendrez que c’était un meurtre prémédité », a expliqué la semaine dernière le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu lors d’une visite à Washington.
« Il y a aussi ce médecin légiste », membre du commando, « qui semble aimer découper des gens en morceaux » et « qui donne des conseils aux autres pendant qu’il fait son travail », a ajouté le ministre turc.
Source: Agences