Les divisions minent la coalition de milices jihadistes takfiristes Hayat Tahrir al-Cham dirigée par le chef du front al-Nosra, ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, Abou Mohammad al-Joulani.
Selon la télévision libanaise al-Mayadeen Tv, citant des sources syriennes, la branche qui s’oppose aux décisions de Joulani de se soumettre à la Turquie l’a de nouveau menacé de quitter les rangs de HTC et de rejoindre ceux de Hourras Eddine. Cette milice née d’une scission de HTC et stationnée à l’ouest d’Idleb refusé la politique de démarcation d’al-Qaïda.
« HTC a haussé le niveau de mobilisation dans ses rangs dans les zones qu’elle contrôle et ôté ses bannières arborées sur ses sièges, se contentant de les hisser sur ses check-points, pour des raisons encore inconnues », ont révélé ces sources.
Un ex-chef du front al-Nosra connu sur Twitter, Saleh al-Hamwi a averti que Joulani est en train de préparer une grande campagne, « la plus violente », afin de s’emparer de deux localités, Maaret al-Noemane située aux confins avec la province d’Alep et Darat Aazzat.
La prise de la première devrait lui permettre de contrôler l’autoroute internationale Damas-Alep en prévention à la mise en exécution de la deuxième clause de l’accord de Sotchi, estime Hamwi. Et celle de la seconde devrait constituer une carte de pression sur la Turquie et permettre à Joulani de prendre une région limitrophe de la zone d’action de l’armée turque et de ses mercenaires syriens dans le cadre de l’opération Branche d’olivier.
Selon les sources d’al-Mayadeen Tv, sur ses barrages, HTC est devenu plus méticuleux dans la vérification des papiers d’identité. Il en est de même pour les fouilles des voitures qui les traversent. Un passage a été spécialement conçu pour les miliciens pour des vérifications d’identité. Les mesures de sécurité autour des prisons de HTC ont aussi été renforcées, surtout celle d’Idleb.
HTC et Hourras Eddine sont désormais à couteaux tirés depuis que l’influence de ce dernier s’est accrue dans les régions du premier. Hourras Eddine ne cesse d’inciter les miliciens contre Joulani et ceux qui sont proches de lui, les accusant de collaborer avec les Turcs et de coordonner avec eux pour liquider les miliciens étrangers. Ces derniers continuent de quitter les rangs de HTC pour rejoindre ceux de Hourras Eddine.
Hourras Eddine soupçonne Joulani et ses alliés de vouloir être épargnés en cas d’accord international destiné à mettre fin à leur présence dans la province d’Idleb.