Bien qu’opposé à une levée immédiate des sanctions antirusses, le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker affirme que la sécurité européenne est inenvisageable sans la Russie, qui devrait être par conséquent traitée comme un acteur global de la politique internationale.
Dans une interview accordée à la chaîne Euronews, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker se prononce sur les relations russo-européennes dans la foulée des élections présidentielles aux États-Unis et sur la nécessité d’une coopération bilatérale plus étroite, notamment en matière de sécurité internationale.
À en croire le président, les relations russo-européennes ne changeront pas considérablement suite à la victoire de Donald Trump dans la course présidentielle, l’Europe « ne dépendant pas de la politique extérieure des États-Unis »: « Les États-Unis feront ce qu’ils veulent et les Européens auront leurs propres intérêts à défendre au niveau régional », a-t-il souligné. Concernant la levée des sanctions antirusses, M. Juncker ne la juge pas possible pour le moment, tout en insistant sur la nécessité d’un accord avec la Russie allant « au-delà d’une coopération habituelle », l’architecture de la sécurité européenne étant inenvisageable sans Moscou.
« L’Union européenne s’étend sur 5,5 millions de kilomètres carré, la Russie sur 17,5 millions. Il faut traiter la Russie comme une grande entité, comme une nation fière. Nous avons beaucoup à apprendre sur les profondeurs de la Russie, ce dont nous sommes très ignorants pour le moment. Je voudrais avoir des négociations sur un pied d’égalité avec Moscou. La Russie n’est pas un « acteur régional », contrairement à ce qu’a dit le président Barack Obama. Cela constitue une grande erreur d’évaluation », a-t-il conclu.
Source: Sputnik