Bahreïn a rejeté vendredi un appel de l’ONU à libérer l’opposant et défenseur des droits de l’Homme Nabil Rajab, condamné à cinq ans de prison pour des tweets dénonçant la guerre au Yémen et des cas présumés de torture dans des prisons bahreïnies.
La déclaration du régime bahreïni a été diffusée quelques heures avant l’arrivée du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
Dans une déclaration, la « direction générale des crimes électroniques » à Bahreïn a affirmé que M. Rajab avait posté des tweets « faux et malveillants ».
Ceux-ci n’ont, selon elle, rien à voir avec « la liberté d’expression », comme l’a affirmé le 4 janvier le bureau des droits de l’Homme de l’ONU à Genève, qui a demandé la libération « immédiate et sans conditions » de Nabil Rajab.
Selon le communiqué officiel, l’opposant purge une peine de cinq ans de prison pour avoir « insulté publiquement des Etats frères en temps de guerre », une référence à la coalition menée par l’Arabie saoudite qui intervient militairement depuis 2015 au Yémen.
Toujours selon ce texte, M. Rajab a également « re-tweeté » des messages sur des cas présumés « d’attaques physiques et de torture » à la prison de Jaw, à Bahreïn, « insultant » ainsi notamment le ministère de l’Intérieur.
Le royaume de Bahreïn est secoué par des troubles sporadiques depuis la répression en 2011 de grandes manifestations populaires réclamant à la dynastie pro-saoudienne des réformes constitutionnelles dans ce petit royaume du Golfe.
Depuis, des mouvements d’opposition ont été dissous et des dizaines de dissidents et défenseurs de droits de l’Homme emprisonnés, condamnés et/ou déchus de leur nationalité.
Source: Avec AFP