Une délégation militaire russe s’est entretenue jeudi 17 janvier en Israël avec les militaires israéliens de la Syrie. La rencontre est intervenue quelques jours après la première frappe israélienne en 2019 contre l’aéroport de Damas et à peine quelques heures après que le PM israélien, Netanyahu a officiellement reconnu avoir frappé à des centaines de reprises la Syrie depuis 2011.
Vendredi après-midi, certaine presse israélienne voulait encore y croire, mais le désaveu n’a pas tardé : la Russie de Poutine vient de lancer un dernier avertissement à Israël au sujet de ses frappes aériennes contre la Syrie : le prétexte de la présence militaire iranienne qui a longtemps servi le régime de Tel-Aviv comme prétexte pour empêcher un retour à la normale en Syrie ne fonctionne plus : toute frappe israélienne contre l’aéroport serait ripostée dorénavant.
Après le premier raid aérien d’Israël en 2019 visant l’aérodrome d’al-Mezzah, à Damas, les autorités russes conseillent donc à Tel-Aviv de cesser ses raids militaires contre l’aéroport de Damas.
Selon le journal arabophone publié à Londres, Al-Quds al-Arabi, Moscou a commencé les travaux préliminaires pour relancer l’aéroport de Damas. Dans ce cadre, les grandes sociétés russes ont exprimé leur disposition à rénover en termes logistiques et techniques l’aéroport international, ce qui en fait un projet « russe ». Mardi dernier, un parlementaire russe avait d’ailleurs formulé la proposition de la reconstruction de l’aéroport de la capitale syrienne, lors de sa rencontre avec le ministre syrien du Transport. En ce sens, tout nouveau raid israélien contre Damas serait considéré comme étant une « provocation ».
Moscou a averti Tel-Aviv qu’il ne pouvait pas frapper l’aéroport de Damas sous le seul prétexte d’un éventuel danger et l’existence d’arsenaux militaires iraniens aux alentours de cet aéroport, ont dévoilé des sources d’information à Moscou. Surtout que les frappes aériennes israéliennes «sont de nature à dissuader les compagnies aériennes de la région qui souhaitent reprendre leurs opérations en Syrie à reconsidérer leur décision ».
Le 12 janvier, les avions de chasse israéliens ont tiré des roquettes sur l’aéroport international de la capitale syrienne. Militairement sans intérêt, le raid a servi de prétexte à Netanyahu pour qu’il investisse le devant de la scène et réclame haut et fort la responsabilité d’Israël dans les raids aériens contre la Syrie depuis le début de la guerre en 2011. Or, la Russie a saisi l’occasion pour défier le régime israélien en annonçant que désormais toute attaque contre l’aéroport de Damas serait considérée comme une atteinte aux intérêts russes.
Al-Quds Al-Arabi fait également part des efforts de plusieurs compagnies aériennes dont, émiraties, bahreïnies et omanaises de reprendre leurs vols à destination de la Syrie. Selon les analystes, la partie russe retourne ainsi l’argument largement utilisé ces derniers temps par Israël contre ce dernier, argument qui prétend que l’Iran a rapproché Israël aux pays arabes du golfe Persique avec qui il partage des intérêts communs.
Le directeur du service de renseignement de Russie (SVR), Sergey Naryshkin, avait déclaré jeudi 17 janvier que la Russie suivrait de près le processus de mise en œuvre par les États-Unis de la décision du président américain Donald Trump de se désengager de la Syrie.
« Nous surveillons de près [le retrait]. C’est la bonne décision de l’administration américaine. Les troupes américaines violent [en Syrie] le droit international. Nous verrons avec quelle rapidité la décision du président des États-Unis sera mise en œuvre », a déclaré Naryshkin à Sputnik. Une annonce qui inquiète plutôt Israël.
Les coopérations Russie/Israël ont cessé depuis le crash d’un Il-20 russe en septembre à Lattaquié. Israël s’est gardé depuis d’envoyer ses avions s’aventurer dans le ciel syrien, et ce, par crainte des S-300 livrés par la Russie à l’armée syrienne. Ce qui ne l’empêche pas toutefois de mener ses raids depuis l’espace aérien libanais, qu’il viole incessamment.
Source: Press TV