Les Etats-Unis ont accusé mercredi la Chine et la Russie de ne pas dévoiler l’intégralité de leurs programmes nucléaires, sur fonds de menace de Washington de se retirer d’un traité de désarmement signé avec Moscou.
Une haute responsable américaine a tenu ces propos en public lors d’une rencontre à Pékin entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, consacrée au désarmement et à la non-prolifération nucléaire.
Andrea Thompson, sous-secrétaire d’Etat américaine chargée du Contrôle des armements et des Affaires de sécurité internationales, a indiqué qu’il y avait des « résultats inégaux » en matière de transparence dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), conclu en 1968.
« Nous avions précédemment convenu de définir (un) format de déclaration, mais l’écart est considérable entre d’une part les déclarations des Etats-Unis, et d’autre part celles de la Russie et de la Chine », a assuré Mme Thompson.
« Je ne saurais trop insister sur la valeur de la transparence », a-t-elle souligné.
La Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni — des pays qui comme les Etats-Unis sont dotés de l’arme atomique et membres du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) — étaient également représentés à la réunion.
Ces discussions interviennent après plusieurs mois d’invectives entre Moscou et Washington, car le président américain Donald Trump menace de sortir du traité nucléaire sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), accusant la Russie de violer l’accord.
Ce traité bilatéral signé en 1987 abolit en théorie l’usage des missiles d’une portée de 500 à 5.500 km.
Des négociations courant janvier entre Russes et Américains à Genève ont été infructueuses. Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde contre un retour à la course aux armements en cas d’annulation de l’INF.
La Russie a présenté publiquement la semaine dernière le système de missiles qui a poussé les Etats-Unis à vouloir se retirer du traité, insistant sur le fait qu’il avait une portée maximale de « 480 km » et respectait donc l’accord.
Le ministre adjoint russe des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, a dénoncé mercredi à Pékin « la propagation des comportements unilatéraux » qui constituent selon lui une menace à la non-prolifération nucléaire.
« De nombreuses questions restent en suspens en raison du manque de volonté politique », a-t-il souligné, ajoutant qu’il y avait un « manque de confiance évident » entre les cinq pays représentés à la réunion.
Source: AFP