Le gouvernement syrien a transporté cette semaine du pétrole depuis le gisement pétrolier d’al-Omar, dans l’est de Deir ez-Zor.
C’est une grande victoire pour l’armée syrienne dans la mesure où les États-Unis qui occupent, par FDS interposées, l’est pétrolifère syrien, tentent obstinément de bloquer toute voie à l’extraction, au transfert et à l’exportation du pétrole syrien et ce, sur fond de sanctions que les USA imposent non seulement à la Syrie elle-même mais aussi aux entreprises russes et iraniennes actives dans ce secteur.
Mais une première brèche vient de s’ouvrir dans cette édifice de bataille énergétique totale que les USA, désormais avides de devenir le premier exportateur du pétrole, ont engagé contre l’État syrien.
Selon le site libanais Al-Masdar News citant une source à Damas, le gouvernement syrien a envoyé des camions citernes dans les zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis, dans l’est de Deir ez-Zor.
C’est la deuxième fois au cours des derniers mois que l’État syrien effectue un « grand transport » pétrolier depuis les zones contrôlées par les FDS dans l’est de la Syrie, région qui abrite 60% des puits de pétrole de la Syrie, répartis dans les provinces de Homs, Raqqa et surtout Deir ez-Zor.
Cet accord conclu avec les FDS contribue à contourner les restrictions qu’impose la force d’occupation US à l’exportation du pétrole via la mer et rend Damas capable d’alimenter l’ouest syrien en hydrocarbures.
Depuis le début de la guerre contre la Syrie, les États-Unis ont déployé leurs mandataires, essentiellement dans les régions pétro-gazifières de la Syrie. Les sanctions décidées contre Damas visent aussi et de façon prioritaire le secteur de l’énergie, suivant une doctrine désormais prônée par le secrétaire d’État US, selon laquelle il ne convient pas de réduire la production mondiale au niveau de la demande par des quotas de production, mais en fermant le marché à certains gros exportateurs au nombre desquels figurent évidemment le Venezuela, l’Iran et la Syrie dont les immenses réserves ont été découvertes récemment à Deir ez-Zor et ne sont pas encore exploitées.
D’où, d’ailleurs, l’accent mis par les USA sur le maintien de leur présence militaire à al-Tanf, situé dans ce triangle Syrie-Jordanie-Irak, réputé pour ses gisements encore non exploités.
En 2018, la production de pétrole en Syrie atteint à peine 24 000 barils par jour mais le pays a besoin de 136 000 barils de production journalière pour couvrir sa demande intérieure, selon le ministre syrien du Pétrole, Ali Ghanem. Les champs pétroliers de la région centrale produisaient 16 millions de mètres cubes de gaz par jour, principalement utilisés dans les centrales électriques pour garantir la production d’électricité. Pour le ministre, la guerre US-alliés contre la Syrie a prioritairement visé le secteur de l’énergie où 118 travailleurs ont été tués par les terroristes, et où 106 personnes ont été portées disparues.
« La reprise de Deir ez-Zor aux forces d’occupation américaines est une priorité pour que l’État puisse retrouver sa pleine capacité de production. Une réconciliation avec les FSD est évidemment la meilleure voie à défaut de quoi l’armée syrienne et ses alliés devront en découdre directement avec l’occupant. Les richesses pétrolières de Deir ez-Zor sont à même de redorer le blason de la Syrie à titre de pays producteur et elles pourront changer la donne sur le marché de reconstruction », estime Hadi Mohammadi, analyste iranien des questions internationales
Et d’ajouter: « En effet en parvenant à un accord avec les Kurdes, l’État syrien vient d’ouvrir une brèche dans les projets américains de pillage du pétrole. À cet égard, l’entente pétrolière à Deir ez-Zor entre l’armée syrienne et les Forces démocratiques syriennes dégage non seulement la région des résidus terroristes qui empêchent la restauration économique des gisements et des installations pétrolières mais encore, fait des Kurdes de Syrie, un acteur de poids dans les projets de reconstruction, et partant, déjoue largement les sentiments séparatistes soutenus par les États-Unis. C’est un choix intelligent et nécessaire. »
Source: Press TV