Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamad Jawad Zarif a effectué ce mardi 15 avril une visite en Syrie où il a eu des entretiens avec le président syrien Bachar al-Assad et son homologue syrien Walid al-Mouallem. Il a rappelé l’urgence de la situation dans la province d’Idleb, en précisant qu’il allait certainement aller en Turquie après cette courte visite à Damas.
« Nous avons eu des discussions fructueuses au cours desquelles nous avons abordé les questions régionales, le processus de paix et les relations bilatérales entre l’Iran et la Syrie. Nous sommes toujours aux côtés du peuple syrien et nous travaillerons avec le gouvernement et le peuple syriens pour améliorer la situation économique des deux pays. Je suis convaincu que, grâce à la coopération, nous pourrons améliorer les conditions de vie des deux pays », a précisé M. Zarif, après sa rencontre avec le dirigeant syrien.
« Compte tenu des récentes évolutions dans la région, en particulier des politiques insensées adoptées successivement par les États-Unis — reconnaître l’annexion du Golan, transférer l’ambassade américaine à al-Quds et finalement considérer le CGRI comme une organisation terroriste —, il était temps que nous joignions nos efforts entre les pays alliés de la région pour consolider les victoires déjà obtenues et pour coordonner nos politiques régionales. C’est dans ce cadre que s’inscrit ma visite actuelle en Syrie, qui sera en principe suivie d’une en Turquie», a affirmé de prime abord le ministre iranien des Affaires étrangères.
« La situation à Idleb nous préoccupe sérieusement et nous, de concert avec les Turcs et les Russes, nous sommes tous obligés de respecter les engagements auxquels nous avons souscrits relativement à cette ville, dont l’un des plus importants était le désarmement et l’élimination des groupes terroristes », a-t-il expliqué à la sortie de sa rencontre de ce mardi après-midi avec Walid al-Mouallem.
Selon lui, le Front al-Nosra fait peser une menace sérieuse sur les habitants d’Idleb et des environs, notamment sur ceux d’Alep.
La province d’Idleb ainsi que certaines zones des provinces d’Alep et de Hama sont occupées par la coalition de milice jihadistes takfiristes Hayat Tahrir al-Cham, dominée par l’ex-front al-Nosra, ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie et la nouvelle branche de cette nébuleuse Hourras al-Dine.
« Nous devons tous être vigilants au sein du groupe d’Astana et je ferai certainement un voyage en Turquie », a précisé le chef de la diplomatie iranienne.
Le dimanche, un pilonnage contre les quartiers d’Alep contrôlés par le pouvoir syrien a coûté la vie à 11 personnes, dont 3 enfants et deux femmes.
M. Zarif a ajouté : « J’ai eu un dialogue très constructif avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, sur la manière de faire progresser le processus politique dans le cadre des pourparlers d’Astana, et notamment en ce qui concerne le comité constitutionnel syrien, points sur lesquels nous avons besoin d’une coordination réelle avec nos homologues russes et turcs. »
« De bonnes décisions ont été prises par les deux pays pour la coopération bilatérale, en ce qui concerne les affaires économiques, le secteur privé, le secteur public, etc… », a affirmé aussi Zarif.
Il a enchainé en parlant d’un projet de transit qui devrait relier son pays, ainsi que l’Irak à la Syrie. « En ce qui concerne le transit entre l’Iran, l’Irak et la Syrie, des discussions intéressantes ont eu lieu lors de la visite de Rohani en Syrie et lors de celle d’Adel Abdel Mahdi en Iran et j’espère que les mesures adoptées apporteront la paix et la sécurité à la région et qu’elles serviront aussi les intérêts des populations, notamment des nations irakienne, syrienne et iranienne», a-t-il conclu.
Source: Avec Press Tv