Israël a menacé de frapper quelques « 300 cibles du Hezbollah » à la fois en Syrie et au Liban, façon de « paralyser » la Résistance libanaise. Mais le régime israélien en est-il capable?
Le journal libanais Al-Binaa a fait paraître récemment une note signée Wafiq Ibrahim où il évoque de vives inquiétudes israéliennes quant à la perspective d’une guerre contre le Hezbollah, et ce, malgré les fanfaronnades récurrentes du régime de Tel-Aviv. L’ex-général libanais commence en s’interrogeant sur la véritable raison des menaces israéliennes. Pourquoi l’armée israélienne annonce une attaque imminente contre le Hezbollah ? S’agit-il d’un plan de guerre ou d’une tactique de dissuasion puisque dans une guerre, chaque partie est tenue avant tout par le principe de réserve pour mieux assurer le succès de ses plans?
Et l’auteur de répondre : « Des sources au sein du régime sioniste prétendent que l’armée est au seuil d’une offensive contre le Hezbollah en Syrie et au Liban. Elles disent que le plan d’Israël qui consiste à bombarder 300 cibles du Hezbollah, suffit pour paralyser la « puissance d’agression » de ce mouvement. Et pourtant Israël sait parfaitement que viser 300 cibles au Liban ne porterait aucun préjudice à l’arsenal du Hezbollah, lequel est braqué, comme l’a, plus d’une fois, indiqué le mouvement, sur les installations militaires et économiques vitales d’Israël. À vrai dire si Tel-Aviv envisage un combat aérien, c’est qu’il exclut complètement l’idée d’opérations terrestres. Or on sait, la seule voie permettant « une domination sur l’ennemi » n’est que le combat au sol. En Syrie, les Russes ont effectué, plus de 120 000 raids aériens contre les positions des terroristes déployés sur plus de 100 000 km². Mais ces attaques qui ont, certes, porté des coups durs aux terroristes, seraient restés sans effet, si ce n’était pas les opérations au sol de l’armée syrienne et de ses alliés de l’axe de la Résistance qui ont libéré des régions occupées et préparer ainsi le terrain au retour des civils à leurs villes et villages. »
« Cela prouve, poursuit l’analyste, que des opérations terrestres sont inévitables et indispensables, à côté des raids aériens, pour pouvoir gagner un combat. Comment se fait-il alors qu’Israël exclut toute opération terrestre ou maritime et s’obstine dans sa logique de combat aérien? La raison est à rechercher dans les échecs qu’Israël a subis en 2006 sur le sol libanais face au Hezbollah ainsi que le quasi naufrage humiliant de son bâtiment de guerre pris pour cible, au cours de cette même année 2006, d’un missile du Hezbollah au large des côtes libanaises. À l’époque, les Israéliens ont évité un naufrage définitif de leur bateau en arrivant à s’approcher de la côte palestinienne. Depuis, la flotte maritime israélienne n’a plus osé de s’approcher des eaux territoriales libanaises ».
Et Wafiq Ibrahim de poursuivre: « Israël voit devant lui un grand bloc qui commence du Liban, de la Syrie, de Gaza et de l’Irak pour s’étendre à l’Iran et au Yémen. Il sait bel et bien qu’une fois la guerre sera déclenchée dans le golfe Persique, il sera visé depuis la Syrie, Gaza et le Liban. D’où ses menaces désespérées, ses coups de bluff et surtout ses fanfaronnades. Côté Hezbollah, les choses sont totalement inverses et la Résistance a la capacité de mener avec succès toute opération au sol ».
L’auteur s’attarde ensuite sur la puissance de combat du Hezbollah qui n’est guère comparable à celui de l’année 1984: les combats qu’a menés à bien le Hezbollah libanais en 2000 et 2006, ont fait comprendre à Israël que la donne avait changé et que la réponse du Hezbollah serait désormais « œil pour œil, dent pour dent ».
« Le régime sioniste est sûr que le jour où le Hezbollah, avec toute sa puissance militaire et son influence aussi bien au Liban qu’en Syrie, décidera d’entrer en guerre, ce sera ni plus ni moins l’Apocalypse. Quelle est donc la raison des menaces israéliennes ? Ce discours de menace n’est qu’une tentative désespérée pour calmer l’opinion israélienne qui, sort à peine du cauchemar des 4 et 5 mai où des centaines de missiles de la Résistance palestinienne ont mis sens dessus dessous Israël. L’opinion israélienne craint aussi des répercussions d’une guerre dans la région du golfe Persique. Elle n’a pas oublié comment Gaza a résisté devant les opérations aériennes et terrestres de l’armée et comment les missiles du front de la Résistance ont atteint des cibles proches de Tel-Aviv. Et dire que l’arsenal du Hezbollah est encore plus grand et plus sophistiqué…
Source: PressTV