Quelques heures après la « lettre ouverte » du Hezbollah à l’adresse des présidents de l’exécutif et du législatif et du peuple libanais, « Israël » a lancé des raids aériens contre des quartiers résidentiels dans 8 localités e villages au sud du Liban, après avoir lancé des avertissements d’évacuation.
Des bâtiments résidentiels dans les localités de Tayr Debba, Taybeh, Aita al-Jabal, dans le casa de Tyr, ainsi que Zawtar al-Sharqiya (casa de Nabatieh), Kfar Dounine (cas de Bint Jbeil) et Abbasiyeh. Dans la matinée un raid de drone sur une scierie dans la localité de Tora (casa de Tyr) a fait un martyr et 3 blessés, selon ANI. Dans la soirée c’est la localité de Aitaroune qui a été visée.

Mercredi, un martyr a succombé dans un raid sur une voiture à Bourj Rahhal également dans le district de Tyr.
Les soldats et les officiers de l’armée libanaise ont refusé d’évacuer la caserne de Kfar Dounine, située à 30 mètres du bâtiment visé, alors que l’avertissement israélien a sommé les gens de s’en éloigner au moins 500 mètres. Ils ont refusé la médiation de la Force intérimaire des Nations Unies pour le Liban qui lui avait transmis le message israélien. La position de l’armée libanaise a été saluée par plusieurs municipalités du sud du Liban.
Malgré l’accord de cessez-le-feu signé en novembre dernier, « Israël » l’a violé près de 10 mille fois et poursuivi ses frappes au Liban. L’une d’elle sur le sud jeudi matin avait fait un martyr, selon le ministère de la Santé.
Les raids de ce jeudi ont détruit les bâtiments visés et causé d’importants dégâts aux bâtiments environnants et des destructions généralisées dans la région, détruisant de nombreuses maisons et commerces.
Nouveau procédé dans les raids
L’armée d’occupation israélienne a indiqué dans un communiqué avoir « lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban ». Elle avait appelé plus tôt les habitants des cinq localités à évacuer leurs logements.
Selon des médias sud-libanais, l’ennemi israélien utilise un nouveau procédé dans ses raids.
« Il tire son premier missile qui porte des bombes à fragmentation ensuite un en tire un second ce qui provoque une explosion plus importante qui se poursuit par des explosions plus petites », a rapporté le site d’information Nabatieh allahhamya, qui précise que « ceci lui sert à véhiculer son récit selon lequel il y a des armes dans les sites frappés ».
Ces frappes ont été perpétrées alors que des drones survolaient intensivement Beyrouth, selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle libanaise).
Opposé à toute négociation
Cette escalade est intervenue après la « lettre ouverte » adressée dans la matinée par le Hezbollah au peuple et aux dirigeants libanais, dans laquelle il assure qu’il « respecte l’accord de cessez-le-feu jusqu’à aujourd’hui » alors que « l’ennemi poursuit ses violations ».
Il affirme être opposé à « toute négociation politique avec l’ennemi israélien », qu’il accuse de vouloir « entraîner le Liban vers un accord politique » qui « ne sert pas l’intérêt national ».
« Nous assurons notre droit légitime » à « nous défendre contre un ennemi qui impose la guerre à notre pays et n’arrête pas ses agressions », ajoute le Hezbollah.
Le communiqué dénonce à nouveau « la décision hâtive du gouvernement » de le désarmer et affirme qu’Israël a « exploité » cette décision « pour imposer » le désarmement du Hezbollah sur l’ensemble du territoire libanais « comme condition pour arrêter les hostilités (…), ce qui est inacceptable ».
Des médias israeliens ont publié des messages américains évoquant une « date butoir » fixée à la fin du mois de novembre pour parvenir à un changement concernant les armes du Hezbollah, qui correspond à la date butoir initialement fixée à l’armée pour mettre fin au déploiement de ces armes dans la région méridionale du Litani.
Samedi, l’émissaire américain Tom Barrack a estimé que « le dialogue avec Israël » pourrait être la clé pour apaiser les tensions.
Une source a indiqué à l’AFP que cette « lettre ouverte » intervenait après que des émissaires américains et égyptiens, venus récemment au Liban, ont pressé les autorités d’ouvrir des négociations politiques directes avec Israël.
L’Etat est devant ses responsabilités
Le député Hassan Ezzeddine, membre du bloc « Fidélité à la Résistance » au Parlement libanais, a déclaré que l’escalade israélienne qui a ciblé aujourd’hui plusieurs villages du sud place l’État devant ses responsabilités. Il l’a appelé à prendre des démarches pour dissuader l’ennemi.
Dans un entretien accordé à la chaine d’information libanaise satellitaire al-Mayadeen, Ezzeddine a souligné que ce sont les États-Unis qui mettent au point les scénarios et les plans que les Israéliens mettent en œuvre.
La « lettre ouverte » du Hezbollah est intervenue alors que le gouvernement libanais devait faire le point jeudi sur la progression du plan de l’armée pour désarmer la résistance libanaise soutenue par l’Iran. Conformément à ce plan, l’armée doit d’abord achever le désarmement du Hezbollah dans la partie sud du pays, proche de la frontière avec la Palestine occupée, avant la fin de l’année, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire.
Lors de la réunion du cabinet libanais au palais de Baabda, présidée par le président Joseph Aoun, l’ordre du jour comprenait le rapport mensuel du commandement militaire sur la mise en œuvre du plan du désarmement de la résistance, ainsi que d’autres points relatifs à la loi électorale.
Alors qu’Israël a intensifié ces derniers jours ses agressions, un émissaire américain a pressé le Liban d’engager des négociations directes avec l’entité sioniste. Des sources proches du dossier indiquent que ces négociations ont pour but de mettre fin à l’état de guerre entre le Liban et l’entité sioniste et non de parvenir à un accord d’armistice.
De nouvelles sanctions américaines
Par ailleurs, le gouvernement américain a pris jeudi des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l’argent servant à financer les activités du Hezbollah, avant la visite d’un responsable au Liban.
« L’action a pour but de soutenir le désarmement du Hezbollah », écrit le ministère des Finances dans un communiqué.
Sont sanctionnées des personnes auxquelles Washington reproche d’avoir « facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l’Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change ».
Le mouvement libanais « utilise ces fonds pour soutenir ses forces paramilitaires, reconstruire son infrastructure terroriste et résister aux efforts du gouvernement libanais visant à affirmer son contrôle souverain sur l’ensemble du territoire libanais », selon le communiqué.
L’annonce intervient alors que le secrétaire adjoint au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, John Hurley, est en visite dans la région.
Les sanctions américaines entraînent le gel de l’ensemble des avoirs des personnes visées aux Etats-Unis et l’interdiction à toute entreprise ou citoyen américain de faire des affaires avec elles, au risque d’être à leur tour frappées par des sanctions.
Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le Hezbollah de tenter de se « réarmer » et son ministre de la Défense, Israël Katz, a accusé le président libanais Joseph Aoun de « traîner des pieds » en ce qui concerne le désarmement du groupe.
Aoun, qui s’est dit prêt à des négociations avec Israël, a accusé Israël de répondre à son offre en intensifiant les attaques.
Une source officielle a confirmé à l’AFP jeudi qu’Israël « n’a pas répondu, ni par la positive ni par la négative, à la proposition de négociation » du chef de l’Etat.
Source: Divers



