Tous les moyens sont bons pour obtenir les bons offices du vieux frère américain : l’argent en tête.
Des fonds saoudiens sont alloués à des universités américaines, a révélé le journal américain New York Times, assurant que leur fournisseur n’est autre que le prince héritier saoudien Mohamad ben Salmane, qui voudrait surtout acheter leur silence sur ses crimes.
Généralement, les contributions financières prennent la forme de soutien à la recherche et sont toutes financées par l’énorme société pétrolière saoudienne Aramco et d’autres grosses industries financées par l’Arabie. 62 universités américaines en bénéficient, indique le NYT.
Le cas le plus frappant a été celui de l’Institut Massachuts pour la technologie (MIT). MBS s’était rendu en personne pour visiter cette université et lui faire un don, et ce malgré les manifestations qui y ont éclaté pour condamner sa venue, l’implication de son pays dans la guerre meurtrière contre le Yémen, et la situation catastrophique dans laquelle il se trouve.
Dans un rapport qu’il a rédigé en 2018, le doyen de ce centre universitaire Richard Lester a révélé que le médiateur entre MBS et l’université a été Maher al-Motreb, son agent de sécurité qui s’est impliqué dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Selon lui, MIT n’a pas besoin d’argent saoudien car c’est l’une des universités les plus riches des Etats-Unis et son produit intérieur équivaut à celui de 70 pays pauvres. Les sommes qui lui sont offertes par les Saoudiens sont relativement basses et équivaudrait à quelque 10 millions de dollars par an.
Sachant que les cadeaux qui lui ont été offerts de la part de richissimes saoudiens sont de l’ordre de 43 millions de dollars.
Durant sa visite, MBS a signé un accord de 23 millions de dollars alloués à son laboratoire des medias, présenté par l’institut comme son fleuron.
Les bénéfices que MBS tire de cette contribution est surtout une entrée dans le cerveau américain académique. Ce qui devrait lui permettre de redorer l’image de son pays en le présentant comme un Etat ouvert alors que c’est une monarchie absolue qui réprime les femmes et où il n’y a aucune presse libre, selon le journal américain.
A la différence avec MIT, à l’université Harvard, qui a été la seconde station de MBS, l’accueil a été différent : il y a participé à une table ronde suivie par une discussion avec les étudiants. Aucun d’entre eux ne lui a posé de question sur le Yémen.