La création d’ une base militaire saoudienne à Djibouti n’a pas surpris les services de sécurité et de renseignements égyptiens parce qu’ils étaient au courant des discussions qui se sont déroulés dans les réunions à huis clos entre les autorités saoudiennes et des responsables des pays africains, notamment de l’Érythrée, de l’Éthiopie, de la Somalie, de l’Ouganda, afin de négocier sur plusieurs questions, notamment la coordination militaire et politique.
Les responsables de ces Etats ont reçu des promesses de subventions et de dons en échange d’une coordination militaire liée à plusieurs axes, notamment la coordination.
Selon des rapports rédigés par les autorités égyptiennes, une coordination s’est établie entre le Maroc et l’Arabie Saoudite afin de pouvoir aider cette dernière à imposer son influence en Afrique et ce parallélement au retour du Maroc au sein de l’Union africaine alors qu’il avait suspendu sa participation pendant plus de trois décennies suite à la reconnaissance de l’Union africaine de la RASD. Sachant que la tournée du roi Mohammed VI à un certain nombre de pays africains avait pour but de rétablir la présence politique du Maroc dans la Corne de l’Afrique après ses années d’absence.
Les rapports égyptiens font état de promesses saoudiennes d’offrir des millions de dollars en échange de facilités de déplacement au Yémen accordées aux forces militaires . Mais aussi, pour accéler la création d’une base militaire saoudienne à Djibouti, qui servira de point d’appui au royaume et permettra de surveiller le trafic maritime et surtout de « lutter contre l’influence iranienne ». Une influence que l’Arabie juge comme une menace pour elle . L’Arabie a aussi promis d’augmenter ses investissements dans l’agriculture de ces pays et dans le secteur foncier de manière significative dans les prochains mois.
Mais encore, ces milliards de dollars de l’Arabie Saoudite risquent fort d’ affecter de manière significative les relations avec le Caire qui a fait savoir à Riyad, qu’il n’apprécie pas la non-coopération de l’Arabie avec l’Egypte. A ce titre, la rencontre du président égyptien avec son homologue érythréen est un message clair au régime saoudien que le Caire estime toute action doit se faire avec la connaissance de l’Egypte surtout qu’ elle est présente avec force en Somalie et en Érythrée.
Cela dit, des responsables ont informé leurs homologues au Caire des investissements des Saoudiens qui se sont accrus durant la période récente, en particulier aprés la rupture des relations avec Téhéran. Ces investissements seront utilisés dans l’infrastructure et ont été bien accueillis en raison des conditions économiques difficiles.
Le Caire estime que ces actions entreprises par l’ Arabie ne font qu’empoisonner l’atmosphère déjà tendue entre les deux pays , pire, elles renforceront l’entêtement des deux parties avec le désir de la part chacune à ce que l’autre prenne l’initiative de s’excuser. Le président Abdel Fattah al-Sisi a chargé le ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry a effecté une tournée en Afrique bientôt, et compte participer au sommet de l’Union africaine prévue en janvier prochain afin de renforcer la coordination entre le Caire et les capitales africaines et adopter de positions communes sur les questions régionales et internationales.
Source: traduit du site Assafir