Selon des bruits de couloir, l’Establishment républicain en charge de la sécurité nationale serait paniqué à l’idée que Donald Trump puisse remplacer l’infâme conseiller à la sécurité nationale John Bolton (qui vient de féliciter le gouvernement anglais d’avoir arraisonné un navire iranien qui livrait du pétrole à la population syrienne) par le colonel anti-interventionniste Doug Macgregor, qui soutiendrait son projet de se retirer des guerres afghane et syrienne et mettre fin à l’état de guerre en Corée.
Beaucoup ont remarqué que Bolton avait été envoyé en Mongolie le jour où Trump a décidé de rencontrer Kim Jong Un sur la ligne de démarcation entre les deux Corées le 30 juin. Trump était entouré seulement de ses fidèles Mike Pompeo, Mick Mulvaney, Jared Kushner et Ivanka Trump et son nouveau conseiller Tucker Carlson que Fox New crédite d’avoir sorti Washington d’une logique de frappes aériennes sur l’Iran le 21 juin. Pompeo a envoyé un tweet rageur à cette occasion contre ceux qui ont annoncé sans concertation un projet de gel nucléaire complet dans la péninsule, ce qui faisait référence à un briefing de l’envoyé spécial en Corée Stephen Biegun.
Thomas Wright du think tank Brookings Institution dans Atlantic.com détaille les étapes d’une autonomisation de Trump à l’égard de son entourage et précise que Bolton fait de la surenchère en ce moment pour sortir de l’équipe de Trump la tête haute en montrant qu’il était «trop dur pour Trump ». Le président pourrait ainsi se présenter à sa réélection comme un « deal maker » (faiseur de pactes), capable de dureté à l’égard de ses alliés et de faire la paix avec ses ennemis. Mais la position du président reste fragile car il est toujours à la merci de la signature d’accords qu’il ne comprend pas et qui pourraient se retourner contre lui.
Par Frédéric Delorca
Source : Comité Valmy