Le ministère algérien des Affaires étrangères a condamné le mardi 16 juillet toute intervention militaire turque dans la province syrienne d’Idlib, cette province qui abrite désormais des milliers de terroristes takfiristes, soutenus par Ankara et ses alliés américains et otaniens et qui curieusement ont la latitude de circuler entre la Syrie et la Libye via le territoire turc
Selon la diplomatie algérienne, une action militaire de l’armée turque à Idlib prolongerait la crise en Syrie et saperait toutes les chances visant à résoudre la crise par les voies politiques.
Cité par l’agence de presse officielle algérienne (APS), un responsable auprès du ministère des Affaires étrangères souhaitant garder l’anonymat exprime la solidarité d’Alger avec le gouvernement et le peuple syriens, louant au passage les efforts déployés et les sacrifices consentis pour le retour de la paix et la sécurité et le rétablissement de la souveraineté de ce pays frère et de son peuple sur l’ensemble du territoire syrien avant de souligner : « L’Algérie dénonce l’intervention militaire étrangère à Idlib. Cette intervention, outre qu’elle violerait le principe de bon voisinage et le respect de la souveraineté des États, mais elle prolongerait la crise et réduirait les chances de ramener la paix par un dialogue politique. »
Depuis plus de deux mois, l’armée syrienne et ses alliés mènent une intense offensive dans la banlieue d’Idlib ainsi qu’à Lattaquié et à Hama contre les forces supplétives de l’armée turque, qui débarquent, selon des sources dignes de foi, à la fois depuis l’Asie centrale, la Chine voire la Libye et ce, via le territoire turc. En effet, sans la complicité de la Turquie, ce trafic d’armes et de terroristes serait impossible.
La prise de position algérienne qui passe sous silence, hélas, le rôle de Washington, intervient un jour après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays suivait de près l’évolution de la situation dans la région, en particulier en Égypte, en Libye, en Algérie et en Tunisie, car selon ces propres termes, ces évolutions affecteront la Turquie.
La réaction algérienne aux propos « interventionnistes » du président turc renvoie à ceux des analystes qui dénoncent les efforts d’Ankara censés profiter de la crise en Algérie. Cité par Middle East Eye, l’ex-président et fondateur du RCD, Saïd Sadi, estimait le 10 juillet que l’Algérie «est déjà dans le sillage du schéma libyen où le chef du gouvernement Sarajj, soutenu par le Qatar et la Turquie, essaie de survivre à l’offensive du maréchal Haftar dopé par le trio Egypte, Arabie saoudite, Emirats arabes unis».
Poursuivant son analyse, Saïd Sadi constate que «pour l’heure, l’obligé turc algérien, en l’occurrence le parti islamiste MSP, reste dans l’orbite de l’armée. Mais comme en Libye, la pression exercée par les Emirats, qui sous-traitent pour le grand frère saoudien avec la bienveillante attention du Caire, est grande».
Source: Sputnik