Ces derniers temps, les médias israéliens se sont fait l’écho d’informations qui concernent l’Irak et qui semblent a priori être mensongers, selon les Irakiens.
L’une d’entre elles fait état que de F-35 israéliens ont mené un raid, depuis une dizaine de jours, contre le camp Ashraf dans la province de Diyala, où stationnent les forces de l’organisation Badr dirigée par Hadi al-Ameri. Celle-ci fait partie des forces de mobilisation Hachd al-Chaabi qui ont combattu la milice wahhabite terroriste Daech dans ce pays, avec l’aide de conseillers iraniens.
Cette information a été propagée ce mardi 30 juillet par le site Natsev net, expert dans les informations des renseignements israeliens, puis par le quotidien Yediot Ahronot.
Mais elle a démentie par les sources irakiennes.
« Depuis deux jours, une quantité d’armes ont explosé en raison des mauvaises conditions de stockage et de la haute température. Mais aucun bombardement n’a eu lieu », a rapporté Russia Today citant des sources irakiennes non identifiées.
Le drone du Camp Chouhada
Même scénario concernant l’explosion qui a eu lieu le 19 juillet dans le camp Chouhada situé dans la région Amerli, dans la province de Salaheddine, où se trouve la brigade 16 des Hach al-Chaabi.
Selon la Security Media cell, tribune médiatique liée au bureau du Premier ministre irakien, elle a été attribuée a un drone non identifiée.
L’implication américaine ayant été démentie par le Pentagone, la version du drone israélien a quant à elle été avancée par le directeur du Centre de la pensée politique, Ihsane al-Choumari. Il a affirmé selon le journal pro saoudien Ash-Shark al-Awsat supposer qu’Israël en est responsable compte tenu de ses menaces antérieures de bombarder les groupes du Hachd. Tout en assurant qu’il s’agit seulement d’une analyse.
Sachant qu’une commission centrale qui a été dépêchée par le commandement des Hachd al-Chaabi pour enquêter sur l’explosion avait conclu qu’elle est due à « un simple incendie de carburant solide due à un problème technique ».
A la recherche du journaliste saoudien
La troisième information israélienne douteuse sur l’Irak concerne l’équipe de journalistes et de bloggeurs arabes qui auraient visité la Palestine occupée, la semaine passée, sur l’invitation du ministère israélien des Affaires étrangères. Celui-ci a dit qu’elle était composée de 6 personnes dont un irakien dont l’identité n’a jamais été dévoilée, pour « des raisons sécuritaires ».
Selon le président du syndicat des journalistes irakiens, Moaid Allami, le journaliste en question n’a pas été identifié. Et il se peut très bien qu’il s’agisse d’un « mensonge israélien», et qu’il n’y ait pas d’irakien dans la délégation en question. Ou serait-ce un irakien qui vit à l’étranger. Une première délégation formée de 9 journalistes arabes, tous vivant en dehors de leurs pays d’origine, s’était rendue en Palestine occupée en décembre 2018.
La version israélienne est d’autant plus suspecte que seule la présence du saoudien Mohamad Saoud a été médiatisée. En grandes pompes.
La nécessité d’évoquer la présence d’autres journalistes arabes répond à une double nécessité saoudienne et israélienne.
Côté saoudien, les dirigeants veillent à ce que leur démarche en direction de la normalisation avec les sionistes donne l’impression d’un consensus arabe.
Alors que pour les israéliens, elle répond à une politique qui ne cesse d’arguer qu’elle s’est acquis la plupart des arabes à sa cause.
Que ce soit pour les allégations d’attaques contre des positions du Hachd al-Chaabi ou celle de l’affaire du journaliste, il est clair que l’Irak se trouve désormais dans le collimateur israélien. Et américain par extension. Affaire à suivre.
Source: Divers