La décision américaine d’envoyer des centaines de militaires en Arabie saoudite a déçu Riyad et Abou Dhabi, deux anciens alliés des États-Unis, écrit le journaliste arabe, Abdel Bari Atwan.
Dans un article publié par le journal arabophone londonien Rai al-Youm, Atwan fait allusion aux attaques menées le 14 septembre contre les installations pétrolières de Buqaiq et de Khurais en Arabie saoudite, attaques qui ont provoqué un séisme sans précédent sur le marché mondial de l’énergie.
Atwan rappelle les déclarations du secrétaire à la Défense des États-Unis, Mark Esper, qui, après les frappes, a annoncé que l’envoi d’effectifs militaires se ferait à la demande de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, afin de renforcer les capacités défensives aériennes et balistiques desdits pays.
À travers ces déclarations, Esper leur a effectivement transmis un message du président US, Donald Trump, en ce sens que « c’est vous qui devrez combattre ; nous allons vous soutenir, mais cet appui ne sera pas à fonds perdu », écrit Atwan qui ajoute :
« Au cours de ces derniers jours, les responsables saoudiens ont essayé de faire “une crise internationale” des attaques contre les installations pétrolières d’Aramco. Ils ne cessaient de dire que ces attaques ont visé non seulement les installations saoudiennes, mais aussi, la sécurité énergétique mondiale et l’ordre financier international. Ils arguaient ainsi que la riposte à ces frappes devait être internationale et surtout, menée par des pays occidentaux avec à leur tête les États-Unis. »
D’après le journaliste arabe, une réflexion minutieuse sur ces événements et les réactions qui se sont enchaînées par la suite, nous révèlent deux points importants :
La défaite des systèmes de défense anti-aérienne américains, dont des missiles Patriot et des radars ultramodernes. Le président russe Vladimir Poutine a profité de l’occasion pour appeler les Saoudiens à opter pour les armements militaires russes.
L’échec de la stratégie d’entraînements militaires offerts par la prestigieuse Académie de West Point aux officiers et généraux de l’armée saoudienne.
Sur ce fond, Abdel Bari Atwan estime que l’envoi d’effectifs militaires américains avec pour mission de superviser le fonctionnement des systèmes de défense anti-aérien saoudiens est plutôt une mesure pour rattraper ce double échec, et aussi, pour aider les Saoudiens à mieux gérer leur colère. À travers cette approche, Trump cherche également à réaliser un autre objectif qui consiste à suggérer que l’Arabie saoudite ne serait pas capable à elle seule de se défendre sur le plan militaire, ajoute l’article.
Atwan n’exclut pas que les États-Unis cherchent à l’heure actuelle à pousser l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis vers une guerre contre l’Iran, un peu comme ce qui s’est passé en 1980 à l’époque de Saddam, l’ancien dictateur de l’Irak.
Par la suite, l’éditorialiste de Rai al-Youm fait allusion à l’inefficacité des sanctions économiques à travers lesquelles les Américains espéraient pouvoir contraindre les Iraniens à retourner à la table des négociations :
« Trump se trouve dans un véritable bourbier. La crise survenue avec l’Iran a prouvé que Donald Trump est un tigre de papier, incapable de réaliser sa menace de “mettre à genou les Iraniens”. Il n’a par ailleurs, pas le courage de s’en prendre au Venezuela ; il n’ose pas non plus venger la destruction [il n’y a pas très longtemps] d’un drone américain au-dessus du détroit d’Hormuz, ni de soutenir ses alliés saoudiens et émiratis, ni d’empêcher l’arraisonnement d’un pétrolier appartenant à l’allié britannique. Le maximum que peut faire le président américain, pour sauver la face et éclipser ses défaites consécutives, est d’imposer de lourdes sanctions qui d’ailleurs n’ont pas abouti à des résultats auxquelles s’attendait la Maison-Blanche. »
Source: PressTV