Depuis que le Liban est le théâtre des manifestations populaires, les Israéliens se frottent les mains : Citant un ex-commandant de l’armée israélienne, le général Giora Eiland, Yediot Aharonot décrit étape par étape le plan de « neutralisation » de la Résistance que le régime israélien vise à appliquer au Liban, à la faveur des événements politiques en cours : Puisque Tel-Aviv perdra d’une manière ou d’une autre toute bataille militaire face au Hezbollah qui agira sans nul doute de concert avec les autres composantes de l’axe de la Résistance, autant lui faire échec en jouant la carte politique et en surfant surtout la vague issue de la longue période d’incertitude qui vient de s’ouvrir!
Pour le général sioniste, la démission de Hariri est une « occasion historique » pour Israël pour atteindre « ses objectifs tactiques et stratégiques » et « influencer le cours des événements, sans avoir à recourir à l’option militaire » : le Liban s’écroule sous les dettes étrangères. Un nouveau gouvernement au Liban n’aura ainsi d’autre choix que de s’ouvrir à l’Occident et à l’Arabie saoudite. Dans la foulée, les organisations internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) pourront proposer des prêts au Liban pour lui permettre de couvrir son déficit budgétaire, estime l’Israélien qui ajoute:
« Ces développements ouvriront les portes à Israël et lui fourniront une opportunité inouïe pour influencer la scène politique libanaise et la détourner en défaveur du Hezbollah. Entreront alors en scène les organisations et bailleurs de fond qui exigeront, en échange des crédits à allouer au gouvernement libanais, le désarmement du Hezbollah », dit l’auteur.
« En outre, Tel-Aviv devra «convaincre» les donateurs d’exiger toujours en échange des prêts et une aide économique à un Liban endetté à hauteur de 90 milliards de dollars, des engagements et des pressions censés bloquer tout effort du Hezbollah visant à acquérir des missiles de haute précision, a ajouté le Général Eiland qui dit espérer, via ces manœuvres, ramener le Hezbollah au statut quo ante bellum , c’est à dire à la période avant qu’il ne commence à développer des missiles ».
A vrai dire, les États-Unis et Israël cherchent à travers la crise libanaise, à rectifier l’erreur stratégique absolue que fut la guerre en Syrie laquelle guerre a permis au Hezbollah de faire sa mue stratégique et de s’imposer non plus comme une simple force armée symétrique, mais comme un facteur étatique et une force armée régulière.
Mais le projet israélien qui consiste à « clouer politiquement au sol » le Hezbollah, sous peine de le placer face au peuple libanais a-t-il une quelconque chance d’aboutir ?
Difficile de répondre par affirmative. La Résistance ne permettra jamais ni aux États-Unis et encore moins à Israël d’imposer leurs diktats au nouveau gouvernement, a affirmé le cheikh Nabil Qaouk, membre du conseil exécutif du Hezbollah.
Même les analystes en ‘Israël’ ne peuvent que très partiellement croire aux chances du succès de cette entreprise: « Si on va trop loin, des pressions pourraient parfaitement se retourner contre Israël et l’incident du jeudi 31 octobre en est une parfaitement illustration. Israël devra comprendre une bonne fois pour toute que les théoriciens Hezbollah se sont préparé et ce, depuis bien longtemps à tous les scénarios possibles et imaginables. Le missile qui a été tiré jeudi contre un drone israélien a été un missile de haute précision et ceci est un premier avertissement. Et puis il y a comme toujours la crainte de voir le Hezbollah réussir non seulement à maintenir son influence mais à l’amplifier si le chaos s’installe car les Libanais ont une entière confiance en lui et les protestations de ces dernières semaines l’ont bien démontré ».
Source: PressTV