Les responsables militaires israéliens sont presque quotidiennement surpris par les communiqués anti-iraniens et anti-palestiniens publiés gratuitement et presque quotidiennement par le ministre des Affaires militaires, Naftali Bennett.
A en croire le quotidien israélien Haaretz, ces communiqués ne sont pas coordonnés à l’avance avec Tsahal et i vont parfois à l’encontre des politiques sécuritaires israéliennes.
En publiant des communiqués, ces derniers jours, Bennett a prétendu que le régime israélien était capable de détruire les intérêts de l’Iran n’importe où dans la région.
Une série de communiqués, d’annonces et de points de presse non coordonnés avec l’armée ont créé des tensions entre le ministre des Affaires militaires, Naftali Bennett, d’une part, et les responsables militaires ainsi et l’ensemble du ministère des Affaires militaires, de l’autre.
« Dans certains cas, l’armée a pris connaissance des remarques de Bennett juste avant leur publication ; dans d’autres cas, ses annonces les ont même surpris. Certains pensent que les propos de Bennett peuvent nuire à la sécurité d’Israël, et que ses allégations, du genre “les règles du jeu ont changé” seraient perçues comme étant “méprisantes” pour l’armée, mais aussi pour Shin Bet [Service de sécurité intérieure] israéliens. »
L’article ajoute que de hauts responsables militaires et sécuritaires israéliens se sont récemment réunis au siège de l’armée à Tel-Aviv pour discuter des déclarations publiques de Bennett, y compris des menaces contre les responsables iraniens et des propos sur les progrès des travaux de construction de colonies à al-Khalil, ainsi que des déclarations sur un « changement des règles du jeu » vis-à-vis des mouvements palestiniens, Hamas et Jihad islamique.
« La réunion était axée sur une seule et unique question : comment gérer les déclarations de Bennett, que certaines personnes présentes dans la salle qualifiaient d’“irresponsables” ? Certains participants ont même émis l’hypothèse que Bennett tentait de minimiser les acquis obtenus en matière de défense par d’anciens responsables militaires tels que l’ancien chef d’état-major de l’armée, Gadi Eisenkot. »
En effet, Bennett a toujours eu l’habitude de critiquer la politique israélienne envers la bande de Gaza, qu’elle estimait « insuffisamment sévère », d’après Haaretz.
Mais les responsables militaires israéliens espéraient qu’une fois ayant intégré le ministère des Affaires militaires, il abandonnerait son habitude.
« Et pourtant, les déclarations et annonces faites par Naftali Bennett, dont certaines sont catégoriquement opposées aux positions du ministère des Affaires militaires, continuent de les surprendre quasi quotidiennement. »
À titre d’exemple, tout de suite après l’assassinat d’un commandant du Jihad islamique, Baha Abou al-Atta, Naftali Bennett, fraîchement désigné ministre des Affaires militaires, s’est précipité pour se vanter de cet événement devant la presse.
Quatre heures plus tard et moins de 24 heures après que son nouveau poste lui fût confié, Bennett a publié un autre communiqué.
Trois heures plus tard, Bennett a encore publié un nouveau communiqué de presse, sous forme d’un enregistrement vidéo dans lequel il apparaissait à côté du Premier ministre Benjamin Netanyahu, avec en arrière-plan le centre de commandement de la division de Gaza, écrit Haaretz.
Il est allé encore plus loin dans ses allégations et a prétendu qu’Israël n’hésiterait pas désormais à frapper les forces iraniennes et syriennes, précise l’article.
Plusieurs autres communiqués publiés dans la foulée par Bennett faisaient part d’un durcissement des pressions sur les Palestiniens et de l’élargissement des colonies ; or, cette approche se serait déjà appliquée sans faire trop de bruit et dont l’annonce publique par M. le ministre pourrait, selon les généraux israéliens, provoquer la vive réaction des Palestiniens.
Après tout, on s’attendait à ce que M. Bennett, une fois conscient de l’insatisfaction de ses collègues haut gradés, rectifie son comportement.
Mais rien n’est moins sûr : dimanche, Bennett a prétendu que la Syrie deviendrait le Vietnam des Iraniens, ajoute le journal israélien.
Source: Avec PressTV