La voiture d’un diplomate turc a été incendiée en Grèce tôt lundi matin, a annoncé la police grecque, dans un contexte de tensions grandissantes entre le pays et la Turquie voisine, deux membres de l’Otan.
Personne n’a été blessé dans cet incident survenu dans la ville de Thessalonique (nord), a précisé la police. Le véhicule de l’employé consulaire turc ne portait pas de plaques diplomatiques, selon la même source.
Les tensions sont fortes entre la Grèce et la Turquie à propos de forages d’hydrocarbures dans l’est de la Méditerranée, et d’un accord signé fin novembre entre la Libye et la Turquie qui permet à celle-ci d’étendre ses frontières maritimes dans une zone de Méditerranée orientale où d’importants gisements d’hydrocarbures ont été découverts ces dernières années autour de Chypre.
Plusieurs bateaux turcs sont déjà à la recherche de pétrole et de gaz au large de Chypre, sujet de tensions avec l’Union européenne dont Chypre est membre, la Turquie occupant la partie nord de l’île.
Le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a effectué dimanche une visite éclair dans l’est de la Libye, en Egypte et à Chypre, durant laquelle il a annoncé la signature pour le 2 janvier d’un accord sur le gazoduc Eastmed avec Chypre et Israël.
La Grèce et la Turquie soutiennent des camps opposés dans la guerre en Libye.
La Turquie est du côté du gouvernement libyen d’union (GNA), basé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU, avec qui elle a signé un accord militaire, ainsi que l’accord maritime dénoncé avec virulence par la Grèce.
Cette dernière soutient le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, qui bénéficie aussi du soutien de l’Arabie saoudite, de l’Egypte et des Emirats arabes unis, des pays avec lesquels la Turquie a des relations tendues ou limitées.
Le gazoduc EastMed, long de 2.000 km, sera capable d’acheminer vers la Grèce entre 9 et 11 milliards de m3 de gaz par an depuis les réserves offshores du bassin levantin.
Source: AFP