Carlos Ghosn est arrivé lundi 30 décembre à l’aéroport de Beyrouth, a indiqué dans la soirée à l’AFP une source sécuritaire. L’ex-patron de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a plus tard confirmé cette information.
«Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité», a-t-il écrit, selon ce document transmis par ses porte-paroles.
«Je n’ai pas fui la justice, je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine», a-t-il ajouté.
Selon le journal libanais al-Joumhouriya, qui a dévoilé l’information, le patron déchu de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est arrivé à Beyrouth dans un avion en provenance de Turquie.
Son avocat se dit «surpris»
Cité par Reuters, l’avocat de Carlos Ghosn a dit avoir été surpris par le départ de son client du Japon, qu’il avait appris par la presse. L’avocat juge également hautement probable que M. Ghosn ait violé les conditions de sa libération sous caution.
Carlos Ghosn était pourtant sous le coup d’une assignation à résidence au Japon où il devait être jugé à partir d’avril 2020, notamment pour malversations financières présumées.
Depuis son arrestation, le 19 novembre 2018 à Tokyo, ses avocats et sa famille ont vivement dénoncé ses conditions de détention, le traitement qui lui a été infligé et la façon dont la justice japonaise mène la procédure à charge dans ce dossier.
Celui qui avait été salué comme « le sauveur de Nissan » après son arrivée dans le groupe japonais en 1999 a passé au total 130 jours en prison entre novembre 2018 et avril 2019, en cumulant garde à vue et détention provisoire.
Ghosn, qui fut le chef d’entreprise le mieux payé au Japon, fait l’objet de quatre inculpations dans ce pays: deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet), et deux autres pour abus de confiance aggravé.
Conséquence de cette affaire retentissante: le dirigeant libano-franco-brésilien a été éjecté de ses sièges de président de Nissan et de Mitsubishi Motors (3e membre de l’alliance) dans les jours suivant son interpellation il y a 13 mois. Il a ensuite démissionné de la présidence de Renault, avant même que d’autres investigations ne soient menées en France à son encontre.
Sources: AFP + PressTV