Le général Eyal Zamir, chef d’état-major de l’armée d’occupation israélienne, serait pleinement conscient que sa lettre ouverte cinglante contre le ministre de la guerre Israel Katz pourrait lui coûter son poste, selon des sources proches du chef de l’armée citées lundi soir par la chaîne Kan, rapporte i24.
L’entourage du général révèle qu’il ressent depuis plusieurs semaines une profonde frustration face à la gestion du ministre.
Après une déclaration du bureau de Katz lundi matin, Zamir a décidé de franchir le Rubicon en publiant via les médias une lettre sans précédent contre son supérieur hiérarchique. Chaque mot de cette missive aurait été « choisi avec soin », et le chef d’état-major aurait même consulté des personnalités extérieures avant sa publication.
Le général Zamir accuse ouvertement le ministre de la guerre d’agir selon des considérations politiques plutôt que stratégiques, au point de nuire à l’armée et, de fait, à la sécurité nationale.
Katz fait pression sur Zamir pour qu’il prenne des mesures disciplinaires également contre d’anciens responsables militaires qui n’occupaient pas de postes clés lors de l’opération du 7 octobre.
Les deux hommes ne se sont plus parlé depuis le début de leur conflit et communiquent désormais uniquement par communiqués publics acerbes.
Les conclusions présentées lundi par Zamir à l’issue de « l’enquête des enquêtes » étaient censées clore le chapitre des investigations sur les défaillances du 7 octobre au sein de l’armée israélienne. Mais le ministre de la guerre refuse manifestement de tourner la page, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Cette confrontation publique entre le plus haut gradé de l’armée israélienne et le ministre de la guerre illustre une crise institutionnelle majeure au sommet de l’appareil sécuritaire.



