Le porte-parole du commandant en chef des forces armées irakiennes a répondu aux déclarations du président américain Donald Trump selon lequel l’Irak devrait payer le coût de la base que les Etats-Unis ont bâtie sur leur sol, faute de quoi il ne retirera pas ses forces de ce pays.
Dans un entretien avec l’Agence d’informations irakienne (AII), le général Abdel Karim Khalaf a révélé qu’il n’a jamais été question que les USA batissent une quelquonque base dans son pays.
« Le nombre des forces étrangères en Irak devrait être en deca des 6.000 en tout, dont les 5.000 américains à peu près. Leur présence en Irak devrait se limiter aux camps et non dans des bases et leurs déplacements devraient se faire dans les bases irakiennes. Ils doivent être présents dans camps situés dans les bases irakiennes et ce sous le commandement irakien », a-t-il déclaré, en révélant une partie des termes de l’accord militaire conclu entre son pays avec la Coalition internationale.
Selon lui, il en est de même pour le partenariat avec l’Otan qui comprend une formation de long terme dans le cadre de contrats de partenariat, de formations et d’équipement.
« La délégation de l’Otan est présente en Irak depuis 2005 et nous les avons informés du cadre dans lequel ils devraient agir et que leur présence ne doit pas s’illustrer par l’édification de bases militaires, mais dans le cadre de nouveau mécanisme que le gouvernement irakien leur a préparé », a-t-il poursuivi.
M. Khalaf a précisé que par la suite, la présence des forces américaines est intervenue à la base d’un mémorandum soumis aux Nations unies et au Conseil de sécurité international appelant à la formation d’une coalition pour soutenir les forces irakiennes face aux gangs terroristes de Daech , qui menaçaient toute la région . Un arrangement qui « n’implique aucun engagement financier et politique » de la part de l’Irak, a-t-il tenu à souligner.
«Après la victoire contre les gangs de Daech, l’Irak a présenté une demande réclamant le départ de ces forces, sous la forme d’un mémorandum soumis par l’ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari pour mettre fin au travail de la coalition », a-t-il signalé.
« Mais nous avons récemment été surpris par la frappe aérienne menée par des avions américains à Qaïm, et qui a fait 90 tués et blessés, parmi les membres du Hachd al-Chaabi sous prétexte que ses forces avaient attaqué une faction armée », a-t-il poursuivi.
Il avait auparavant souligné que les Unités de mobilisation populaire Hachd al-Chaabi font partie intégrante du système de défense irakien, sous l’ordre du commandant général et que le gouvernement irakien avait mis en garde contre toute attaque contre ses dépôts d’armements. Ces derniers mois, ce sont les Américains et les Israéliens qui ont le plus attaqué ces dépôts.
Le haut-officier irakien a évoqué la deuxième violation qui a eu lieu à proximité de l’aéroport de Bagdad.
« Il s’agissait d’un acte individuel contre le vice-président du Hachd, Abou Mahdi al-Mohandes et le chef de la force al-Quds Qassem Soleimani… Les deux actes ont accéléré la revendication en faveur du départ des forces américaines après que nous avons présente une interrogation sur leur recours à utiliser notre espace aérien dans l’exécution de leur offensive », a-t-il souligné.
M. Khalaf a rappelé que le jour de l’assassinat, les forces de la Coalition ont enfreint l’ordre d’interdiction aux sorties aériennes de la Coalition internationale, donné par les autorités irakiennes qui leur ont retiré le signal de radar. Selon lui , l’Irak est partenaire de la coalition internationale, « et toutes les sorties aériennes se doivent d’obtenir au préalable l’approbation du gouvernement ».
Le 5 janvier dernier, après cet assassinat, le Parlement puis le gouvernement irakiens ont réclamé le départ des forces américaines. Ce que Washington a refusé catégoriquement, sous prétexte que cette demande ne fait pas le consensus parmi les Irakiens.
Ce samedi 18 janvier, l’assistant du chef du Pentagone, Jonathan Hoffman a réitéré que Les États-Unis ne comptent pas retirer leur contingent militaire d’Irak et que les militaires américains déployés en Irak sont les «forces du bien» .
« Après ce qui s’est passé de la part du côté américain, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur pour lui faire part de sa position et lui a demandé de faire parvenir un mémorandum aux Nations unies que la réponse du gouvernement irakien a été reçue par les Américains et qu’elle comprend le refus, la condamnation et la suspension du partenariat.
Interrogé sur la demande de retrait des forces étrangères, il a assuré qu’elle concerne l’ensemble du territoire irakien « dont le Kurdistan qui fait partie de l’Irak ».
D’après lui, il n’y a rien à craindre pour garantir la sécurité l’espace aérien irakien après le retrait américain, car « l’Irak possède des F-16, des Sukhoï et d’autres appareils ».