Des affrontements se poursuivent ce samedi 18 janvier à proximité de la Chambre des représentants, dans le centre -ville de Beyrouth entre les forces de sécurité et un certain nombre de manifestants.
Ces derniers ont jeté des pétards, molotovs et des pierres contre la police anti-émeute qui a riposté en tirant des gaz lacrymogènes et en utilisant des canons à eau.
Certains manifestants ont tenté d’entrer dans l’enceinte du parlement.
Selon la Croix-rouge libanaise, cent personnes ont été blessées à Beyrouth dans ces affrontements , parmi les plus violents depuis le début du mouvement de contestation lancée le 7 novembre contre une classe politique accusée de corruption et d’inertie .
Des affrontements ont aussi opposé manifestants et forces de l’ordre aux abords de la mosquée Mohammad al-Amine, au centre-ville de Beyrouth.
Aux tirs de pétards en direction des brigades antiémeute répondaient les tirs de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre.
Plusieurs blessés sont soignés à l’intérieur de la mosquée.
Plus tôt dans la soirée, la mosquée avait lancé un appel à la prière pour tenter d’apaiser les tensions.
Les forces de sécurité intérieure ont exigé des manifestants pacifiques dans le centre de Beyrouth de rester à l’écart du lieu des émeutes afin de préserver leur sécurité. Des renforts sont arrivés sur les lieux.
Dans les détails , alors que des accrochages avaient lieu entre des jeunes hommes encagoulés, au niveau de la rue Weygand, devant l’un des accès au Parlement, la situation devenait également tendue au niveau de la place Riad el-Solh à 17h15 heure locale. Certains, parmi les manifestants, ont tiré des pétards en direction des forces de l’ordre déployées devant un des accès au Parlement. Peu après, les agents ont tiré des gaz lacrymogènes en direction des manifestants.
Des fauteurs de troubles au visage masqué ont lancé toutes sortes de projectiles, notamment des pierres et du mobilier urbain, en direction des policiers postés derrière des rangées de barrières et de barbelés.
Plusieurs tentes montées par le mouvement de contestation contre la classe dirigeante ont été brûlées et la situation a totalement dérapé dans la nuit .
La Défense civile s’est rendue sur les lieux pour éteindre l’incendie qui menaçaient notamment des commerces, rue des Lazaristes et près de la place Riad Solh.
Armée libanaise : « Nous restons hautement mobilisés »
Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, qui a inauguré samedi le bureau des invalides et des familles des martyrs de l’armée à Badaro, a affirmé que l’institution militaire restait « hautement mobilisée » malgré toutes les pressions, notamment économiques, en allusion à la crise économique et financière qui frappe le Liban depuis des mois, sur fond de contestation populaire inédite.
« À l’ombre de la situation économique critique que nous traversons et qui nous affecte tous, ce projet (l’inauguration du bureau, ndlr) prouve que l’institution militaire poursuit sa politique d’amélioration, en parallèle aux autres missions qu’elle effectue, malgré toutes les voix dissonantes qui s’élèvent de temps à autres. Toute critique contre l’armée ne pourra porter atteinte à l’institution. L’armée continuera de protéger le Liban, son territoire et sa population », a martelé le général Aoun, lors d’un discours à cette occasion.
« Nous apprécions les efforts menés par nos soldats, où qu’ils soient sur le territoire, malgré les pressions qu’ils subissent, notamment sur le plan économique. Nous continuerons de défendre nos droits jusqu’au dernier souffle, et nous resterons hautement mobilisés afin de faire face aux défis. Nous resterons fidèles à notre serment, celui de l’honneur, de la fidélité et du sacrifice », a ajouté le commandant en chef de l’armée.
Source: AlManar + Agences