Les préparatifs pour faire face à la présence des Etats-Unis en Irak ont été achevés depuis plusieurs années, a révélé Jaafar al-Husseini, le porte-parole des Kataëb Hezbollah, les brigades du Hezbollah, appelées le Hezbollah irakien.
À l’antenne de la chaîne de télévision al-Mayadeen, depuis la capitale iranienne Téhéran, où il est en visite, il a déclaré que des rencontres avaient eu lieu à Qom et à Bagdad entre les chefs des groupes de Résistance en Irak pour examiner toutes les options stratégiques, y compris les options sécuritaires, militaires et politiques afin de mettre fin à la présence des soldats américains en Irak.
Et d’ajouter : « les groupes irakiens observent attentivement les agissements des militaires américains sur le terrain. Nous vivons une nouvelle époque où les militaires américains devront quitter non seulement l’Irak, mais en plus toute la région ».
Interrogé pour savoir si les groupes de Résistance partagent la même opinion quant à l’expulsion des militaires américains, Jaafar al-Husseini a répondu : « les États-Unis entendaient semer la zizanie entre les groupes irakiens en assassinant Soleimani et al-Mohandes. Mais après cet événement, même les parties et groupes qui ne partageaient pas tous les points de vue de la Résistance et ne soulevaient pas la question de la présence des soldats américains en Irak, ont commencé à réclamer le retrait des Américains. En plus, les Irakiens sont descendus par millions dans la rue pour réclamer haut et fort l’expulsion des forces américaines ».
À la question de savoir si l’heure zéro a sonné pour l’expulsion des soldats américains, le porte-parole du Hezbollah irakien a déclaré que le processus de l’expulsion avait déjà commencé après les funérailles des commandants martyrs.
« Le processus a déjà commencé sur le plan diplomatique, au Parlement, et populaire, via les manifestations, mais ce sont les groupes irakiens qui décideront s’il y aura une confrontation militaire ou non », a expliqué le responsable irakien.
Il a ajouté qu’au cas où les Américains s’obstinaient pour rester en Irak, les groupes de Résistance irakiens opteraient pour de nouvelles options comme les options militaires et sécuritaires.
Les Etats-Unis ont refusé la demande de quitter l’Irak qui a été faite par le Parlement, puis par le gouvernement précédent après l’assassinat du chef de la force al-Quds le général iranien Qassem Soleimani et du numéro deux du Hachd al-Chaabi Abou Mahdi al-Mohandes et de 8 de leurs compagnons iraniens et irakiens, dans un raid revendiqué par Washington.
« Ce que ne savent pas beaucoup de personnes est que les Américains sont actuellement encerclés : ils ne peuvent pas se déplacer dans les rues de Bagdad. Ils ne peuvent pas se déplacer d’une base militaire à l’autre que par hélicoptères et ils ne peuvent pas conduire des véhicules logistiques de différentes compagnies. Ils nous exigent un délai pour tenter de prolonger leur présence en Irak, jusqu’à la date des élections, mais la demande a été rejetée par les groupes de Résistance qui réclament le départ de toutes les forces étrangères de sorte que les forces américaines ne sortent pas formellement tout en restant dans le cadre de l’Otan», a expliqué le porte-parole des Kataëb Hezbollah.
Interrogé sur les capacités des groupes de Résistance, Jaafar al-Husseini a répondu : « Je ne peux pas entrer dans les détails. Tout ce que je peux dire à ce propos est que ce dont disposent les groupes de Résistance va au-delà d’être suffisant pour un combat. Si une confrontation militaire a lieu au Liban, la Résistance irakienne ne pourra pas rester indifférente».
« L’Irak et redevenu un théâtre de conflit contre Israël, conformément aux efforts assidus de Qassem Soleimani… les préparatifs pour faire face aux Américains se sont achevés depuis plusieurs années. La forme de cette confrontation est très claire chez les factions de la résistance irakienne qui leur reste de fixer le timing », a-t-il soutenu, estimant que la confrontation avec les USA ne s’est jamais arrêtée, et s’est poursuivie mais d’une façon non affichée surtout dans la région de Qaëm, à la frontière avec la Syrie.
« L’Axe de la résistance est un, seul dans la confrontation contre les USA. Aucune de ses composantes ne peut renoncer à l’autre. Ce dont détient la résistance irakienne comme moyens pour faire sortir les forces américaines dépasse leur imagination », a-t-il ajouté.
M. Husseini a assuré que « l’ambassade américaine en Irak gouverne à Bagdad, jouit d’un grand pouvoir auprès de certains protagonistes au sein même du Parlement irakien et exerce des pressions sur Bagdad dans beaucoup de questions, dont celle d’AlBoukamal », en allusion au poste frontalier avec la Syrie que Washington veut à tout prix fermer ou contrôler pour empêcher le renforcement des liens avec le gouvernement syrien.
Et le porte-parole des Kataeb Hezbollah de conclure : « la coordination sécuritaire entre Bagdad et Damas s’est consolidée davantage grâce à la présence irakienne dans les provinces frontalières avec la Syrie pour empêcher les forces américaines de se déplacer et d’y édifier des bases militaires ».
Source: Divers