Des parlementaires américains ont annoncé, mardi 3 mars, une procédure pour contraindre les services de renseignement à publier un rapport classifié sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, accusant Donald Trump de s’y opposer pour protéger l’Arabie Saoudite.
Le Congrès des États-Unis avait exigé l’an dernier que le directeur national du renseignement désigne le commanditaire du meurtre du chroniqueur au Washington Post, intervenu en octobre 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul.
Mais le chef espion avait répondu que cette information était classifiée afin de préserver la sécurité nationale.
«Ce dont ils ont vraiment peur est, je crois, totalement évident : ils ont peur de gêner quelqu’un qui est proche du président Trump et de l’administration Trump», a dit à la presse l’élu démocrate Tom Malinowski, fer de lance de ces efforts pour obtenir la publication du rapport.
Le Sénat américain a estimé à l’unanimité que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) était responsable du meurtre, perpétré par un commando d’agents du royaume. Mais le gouvernement des États-Unis a refusé de critiquer publiquement l’homme fort de Ryad, proche allié de Washington.
Le sénateur démocrate Ron Wyden a expliqué son intention d’invoquer une disposition légale de 1976 qui permet à la commission du Renseignement du Sénat de déclassifier un rapport.
Si la commission vote en ce sens, Donald Trump a cinq jours pour présenter ses éventuelles objections par écrit, après quoi le Sénat, contrôlé par son camp républicain, peut théoriquement voter en plénière pour surmonter l’opposition présidentielle.
Présente lors de la conférence de presse à Washington, la fiancée de Jamal Khashoggi, Hatice Cengiz, a estimé que la publication du rapport permettrait de répondre à des «questions cruciales» : qui a commandité le meurtre, et où se trouvent les restes du journaliste, qui n’ont jamais été retrouvés.
«La première étape pour que justice soit faite pour Jamal est de connaître la vérité», a-t-elle plaidé.
Source: Avec AFP