La Chine a appelé, mercredi 3 juin, le Royaume-Uni à « cesser immédiatement toute ingérence » dans les affaires hongkongaises, après l’appel de Londres à ne pas imposer une loi controversée sur la sécurité nationale dans le territoire autonome.
Le projet de loi, qui a obtenu le feu vert du parlement chinois mais qui n’est pas finalisé, prévoit de punir les activités séparatistes, « terroristes », la subversion, ou encore les ingérences étrangères dans le territoire.
Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Australie et le Canada ont publiquement exprimé leurs craintes. Et le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a exhorté mardi Pékin à renoncer à cette loi.
« Il est encore temps pour la Chine de réfléchir, de s’éloigner du précipice et de respecter l’autonomie de Hong Kong et ses propres obligations ainsi que ses obligations internationales », avait-il déclaré.
Une position qui a fait violemment réagir Pékin mercredi.
« Nous conseillons à la partie britannique (…) de cesser immédiatement toute ingérence dans les affaires hongkongaises et les affaires intérieures de la Chine », a répliqué Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Sinon, elle ne fera rien d’autre que se tirer une balle dans le pied », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse, précisant que Pékin avait protesté officiellement auprès de Londres.
En vertu du concept « Un pays, deux systèmes », l’ex-colonie britannique bénéficie depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 d’une large autonomie.
« Nous conseillons à la partie britannique (…) d’abandonner sa mentalité de Guerre froide, son état d’esprit colonial, de reconnaître et de respecter le fait que Hong Kong a été rendu » à la Chine, a indiqué Zhao Lijian.
Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré mardi qu’il proposerait à des millions de Hongkongais des passeports et un possible accès à la citoyenneté britannique si Pékin appliquait cette loi.
« La Grande-Bretagne ne cherche pas à entraver la montée de la Chine » sur la scène internationale, a prétendu Boris Johnson. « La Grande-Bretagne veut seulement que Hong Kong prospère dans le cadre d’un pays, deux systèmes. »
Source: Avec AFP