Sous prétexte de mesures de sécurité sanitaires, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a interdit à Heiko Maas, ministre allemand des affaires étrangères, qui est arrivé ce mercredi 10 juin à Jérusalem occupée, de se rendre en Cisjordanie.
Selon le quotidien israélien Haaretz, il lui a fait savoir que s’il mettait le pied à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, où il a fait part de sa volonté de s’y rendre, il devrait subir 15 jours de quarantaine avant de revenir en « Israël » pour repartir en Allemagne via l’aéroport de Tel Aviv.
Evitant d’évoquer le refus israélien, Berlin a attribué son incapacité à passer par Ramallah, au « peu de temps » et aux mesures anti-coronavirus.
Sachant que les chiffres de contamination au Covid-19 en Cisjordanie est nettement plus bas que celui des Israéliens. Sur les 5 millions d’habitants en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, 447 cas infectés ont été recensés en tout le 1er juin, dont 3 décès. Alors qu’il y a eu plus de 17 mille contaminations parmi les Israéliens, dont 292 décès.
Heiko Maas doit s’entretenir avec le Premier ministre palestinien par visioconférence, depuis Amman, où il rencontrera aussi son homologue Ayman Safadi.
L’annexion incompatible avec le droit international
Lors d’une conférence de presse avec son homologue israélien Gabi Ashkénazi à l’issue d’une rencontre avec lui, M. Maas a indiqué lui avoir fait état de « la position allemande et des sérieuses inquiétudes (…) au sujet des conséquences éventuelles » du projet d’annexion controversé.
« Nous pensons, comme l’Union européenne que l’annexion est incompatible avec le droit international », a-t-il ajouté, appelant à la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens et rappelant l’attachement de Berlin à la solution à deux Etats.
Selon l’AFP, la visite de M. Maas est la première d’un dignitaire étranger en ‘Israël’ depuis l’entrée en fonction, mi-mai, d’un gouvernement.
Le 1er juillet, l’Allemagne prendra la présidence de l’Union européenne et c’est aussi à partir de cette date que le gouvernement israélien doit présenter sa stratégie pour traduire dans les faits le plan de l’administration américaine pour le Proche-Orient.
Annoncé fin janvier à Washington, ce projet prévoit l’annexion par l’entité sioniste de ses colonies en Cisjordanie et de la vallée du Jourdain.
Aujourd’hui, 450.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie, auprès de plus de 2,7 millions de Palestiniens.
Des sanctions selon l’AP
Pour sa part, l’Autorité palestinienne s’attend à des sanctions économiques contre l’entité sioniste
« Pour la première fois, les alliés politiques européens discutent de sanctions contre Israël », a assuré mardi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, disant souhaiter qu' »Israël ressente la pression internationale ».
Il a ajouté que les Palestiniens avaient soumis une « contre-proposition » au plan américain.
Ce texte, soumis « il y a quelques jours », prévoit la création d’un « Etat palestinien souverain, indépendant et démilitarisé », et propose d’apporter des « mineures modifications au tracé de frontières lorsque nécessaire », selon lui.
Source: Divers