La Russie a promis mardi de lutter contre les comportements « anti-iraniens » des puissances occidentales à l’heure où l’Agence internationale de l’énergie atomique procède à un nouvel épisode du harcèlement auquel fait face Téhéran en soulevant une affaire vieille de plus de 20 ans.
« Il y a des développements actuellement à Vienne (siège de l’AIEA) et des idées que nos amis occidentaux laissent flotter à New York » où siège le conseil de sécurité de l’ONU, a dit le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, recevant à Moscou son homologue iranien Javad Zarif.
« La situation est préoccupante (…) Nous nous opposerons très fermement à toute tentative d’utiliser cette situation pour manipuler le Conseil de sécurité et promouvoir un programme anti-iranien », a déclaré en anglais M. Lavrov.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) étudie actuellement à Vienne des rapports constatant notamment le refus par l’Iran de s’expliquer sur certaines de ses activités nucléaires non déclarées au début des années 2000.
Trois sites suspects situés en Iran intéressent l’agence onusienne qui a requis l’accès à deux d’entre eux en janvier.
Selon l’AFP, Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), réuni depuis lundi , débat notamment d’une proposition de résolution visant la République islamique, soumise par l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne.
De son côté, M. Zarif a affirmé mardi que son pays répliquera convenablement si l’AIEA n’observe pas la transparence dans ses décisions sur l’Iran, qualifiant de « dangereux » les développements qui entourent l’accord nucléaire, dont s’est retiré Washington en 2018.
Il a accusé l’administration américaine de vouloir détruire tous les engagements internationaux « ce qui est inadmissible nous ne le lui permettrons pas de le réaliser ».
Dans un communiqué conjoint, les deux chefs de la diplomatie se sont engagés à « affronter les méthodes unilatérales et illégales dans le règlement des crises mondiales et de prôner les méthodes collégiales et multilatérales fondées sur les principes et les règles générales connues du droit international pour résoudre les affaires régionales et mondiales urgentes et imminentes ».
L’Iran et la Russie « refusent les principes qui tentent de miner le système mondial fondé sur le droit international », fait remarquer le texte.
Fin mai, les Etats-Unis ont mis fin à des dérogations qui autorisaient des projets nucléaires civils iraniens, ultime vestige de l’accord. L’Iran a riposté en s’affranchissant, depuis mai 2019, de plusieurs engagements.
Pour sa part, l’ambassadeur iranien auprès des organisations internationales à Vienne, Kazem Gharib Abadi, a estimé que « la présentation de cette résolution appelant l’Iran à coopérer avec l’Agence et à satisfaire ses deux demandes est décevante et absolument contreproductive ».
Dans une déclaration transmise aux médias, le représentant iranien prévient que si la résolution était adoptée, son pays « n’aurait d’autre choix que de prendre des mesures appropriées, dont les conséquences seraient supportées par les auteurs de telles approches à caractère politique et destructrices ».
Dans une déclaration transmise aux médias, le représentant iranien prévient que si la résolution était adoptée, son pays « n’aurait d’autre choix que de prendre des mesures appropriées, dont les conséquences seraient supportées par les auteurs de telles approches à caractère politique et destructrices ».
Selon l’AFP, l’adoption de résolution de l’AIEA critiquant l’un de ses membres est une démarche rare. La dernière visant l’Iran remonte à 2012. A ce stade l’adoption du texte aurait d’abord une portée symbolique mais elle peut être le prélude à une transmission du litige au Conseil de sécurité de l’ONU habilité à prendre des sanctions.
Sources: AFP, Al-Alam.