Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a averti ‘Israël’ qu’une annexion d’une partie de la Cisjordanie occupée « affecterait » ses relations avec l’UE et souligné que Paris restait « déterminé » à reconnaître « le moment venu » l’Etat palestinien.
« Dans l’hypothèse où nos efforts (pour dissuader Israël, ndlr) n’aboutiraient pas, nous nous préparons à réagir. Une décision d’une telle gravité ne peut rester sans réponse », a-t-il martelé lors d’un débat, mercredi soir 24 juin, au Sénat sur la perspective d’annexion.
« Si les Israéliens décidaient d’aller de l’avant dans le processus d’annexion, nous serions contraints d’y opposer des mesures affectant les relation de l’Union européenne et de ses Etats membres avec Israël », a-t-il averti.
Le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit annoncer à partir du 1er juillet sa stratégie pour mettre en place le plan américain controversé pour le Proche-Orient.
Ce dernier prévoit l’annexion par Israël des colonies juives et de la vallée du Jourdain, une vaste plaine agricole, en Cisjordanie occupée, et la création d’un mini Etat palestinien, sans souveraineté, sur un territoire réduit.
L’UE pourrait rééxaminer la « participation d’Israël à différents programmes de coopération » et « renforcer le contrôle de l’origine des produits importés », a noté le chef de la diplomatie française.
Il a concédé que la réticence de certains Etats membres (Pologne, Hongrie..) à sanctionner ‘Israël’ compliquait toute prise de décision de l’UE mais estimé que celle-ci ne manquait pas pour autant de marges de manœuvre.
« Je relève que même si quelques Etats européens se distinguent sur le sujet, la règle de l’unanimité ne s’applique pas à tous les programmes européens auxquels participe Israël », a souligné Jean-Yves Le Drian.
« Une série de mesures peuvent être prises à titre national » et de manière « coordonnée », notamment entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, a-t-il ajouté.
La reconnaissance de l’Etat palestinien, régulièrement demandée par une partie de la classe politique française, reste une option sur la table, a par ailleurs relevé le ministre.
« Une éventuelle décision d’annexion ne modifierait en rien, au contraire, notre détermination ancienne à reconnaître le moment venu l’Etat palestinien dans le cadre et le format appropriés lorsque cette décision sera utile rapidement pour la paix », a-t-il souligné.
Certains Etats européens réfléchissent à cette option, d’autres pensent en revanche qu’elle serait contreproductive à ce stade et ne l’envisagent que comme ultime recours.
« A défaut de pouvoir relancer immédiatement des discussions de paix, notre objectif est de préserver les conditions d’une négociation future et la possibilité d’une solution négociée », a-t-il dit.
Source: Avec AFP