Un important incendie s’est déclaré, lundi 6 juillet, à la raffinerie de Cardon, au complexe de raffinage de Paraguana, dans l’État de Falcon, au nord-ouest du Venezuela, a annoncé le site d’information Southfront.
La raffinerie de Cardon a une capacité de 300 000 barils par jour.
L’incendie a également été confirmé par le gouverneur de l’État de Falcon, Victor Clark.
La raffinerie a cessé de fonctionner moins d’un mois après son redémarrage avec l’aide d’équipements importés de l’Iran au Venezuela, selon les sources.
Il s’agissait d’unités de craquage catalytique qui sont cruciales pour la production de combustible fini dans la plupart des raffineries. Cardon avait produit entre 15 000 et 30 000 barils d’essence par jour depuis son redémarrage à la mi-juin.
Les autorités vénézuéliennes ont signalé que l’incendie avait été rapidement maîtrisé et qu’il n’y avait eu ni morts ni blessés et que malgré ce lâche acte de sabotage les dégâts sont réparables.
Les experts iraniens présents au Venezuela auraient même commencé à tenter de réparer la raffinerie de Cardon et de la remettre en service, en attendant que les quatre autres pétroliers iraniens ayant traversé le Gibraltar arrivent au Venezuela.
Quelques jours seulement avant l’incident, les procureurs fédéraux américains ont déposé une plainte pour saisir l’essence à bord de quatre pétroliers iraniens en route vers le Venezuela, dans une autre tentative apparente de la Maison-Blanche de contrecarrer la collaboration économique des deux nations.
Selon le procès, les procureurs visent à arrêter la livraison d’essence à bord du Bella et du Bering battant pavillon libérien, du Pandi et du Luna pour dissuader également les livraisons futures.
La plainte ambitionne aussi de suspendre les revenus des ventes de pétrole à l’Iran que Washington sanctionne illégalement depuis des décennies.
Mais alors, si l’Amérique se croit capable de stopper les coopérations Iran-Venezuela pourquoi avoir recours aux actes de sabotage; soit l’arme des faibles?
Selon le géo-économiste Laurent Horvath, sans le pétrole lourd vénézuélien, la suprématie énergétique des États-Unis ne tient qu’à un fil. Washington tente de ternir l’image de Nicolas Maduro en le présentant comme un président « incapable » et « corrompu », mais la partie non visible de l’iceberg révèle un enjeu pétrolier extrême.
Les États-Unis ont la cruelle nécessité de s’approcher de cet or noir, explique Laurent Horvath selon qui, même si les USA sont devenus les plus grands producteurs pétroliers du monde, « la mauvaise qualité de leur pétrole les oblige en effet à incorporer le brut extra-lourd du Venezuela pour produire du kérosène ou du diesel ».
Si la légèreté du schiste convient à merveille pour la pétrochimie, les pesticides ou le plastique, le diesel et le kérosène nécessitent de le mélanger à un brut plus lourd.
Pour produire ces carburants, les raffineries américaines importent plus de 500 000 barils par jour de brut extra-lourd du Venezuela.
Pour ne pas se tirer une balle dans le pied avec les lourdes sanctions financières imposées par Donald Trump au gouvernement Maduro, les États-Unis continuent d’accepter les livraisons de brut mais déposent les paiements sur des comptes bloqués.
D’après le projet US, ExxonMobil et Chevron devraient reprendre les installations pétrolières du Venezuela et assurer l’approvisionnement des raffineries américaines.
Les Français (Total), les Anglais (BP) et les Espagnols (Repsol) sont également impliqués dans cette réflexion.
La grande partie de l’or noir vénézuélien nécessite d’énormes quantités d’argent, des techniques avancées et un management professionnel. C’est là que les spécialistes et experts iraniens présents au Venezuela sont venus en aide au pays, défiant le gouvernement américain.
Source: Avec PressTV