Des militaires d’une patrouille russo-turque ont été blessés ce mardi 14 juillet dans l’explosion d’une bombe au passage de leurs véhicules dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
L’engin a explosé à 08H50 (05H50 GMT) au passage du convoi sur l’autoroute M4, dans le sud d’une zone de désescalade située dans la province d’Idleb, dominée par les groupes jihadistes takfiristes.
Deux véhicules blindés, l’un russe, l’autre turc, ont été touchés. Trois Russes ont été « légèrement blessés », selon le ministère.
Il a également fait état de blessés parmi les forces turques, mais sans donner plus de précisions.
La Russie et la Turquie ont lancé des patrouilles communes en mars après un accord de cessez-le-feu destiné à mettre fin aux combats dans et autour d’Idleb, dernier bastion des forces anti-gouvernementales en Syrie.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a de son côté indiqué que « plusieurs détonations » avaient été entendues « lors du passage de la patrouille dans un village au nord-est d’Ariha liées à l’explosion d’un engin » qui aurait « blessé au moins trois soldats russes ».
L’explosion a eu lieu, selon le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahman, « malgré d’intenses opérations de ratissage menées par les forces turques 24 heures avant le lancement de la patrouille conjointe sur la route qui sépare les zones contrôlées par les factions » insurgées « de celles contrôlées par les forces gouvernementales, en application du cessez-le-feu ».
Dominée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (ex-branche syrienne d’Al-Qaïda), la région d’Idleb abrite quelque trois millions de personnes.
Aucune patrouille conjointe n’a pu jusqu’ici sillonner de bout en bout l’itinéraire spécifié dans l’accord russo-turc, selon l’OSDH, qui va du village de Tronba dans l’est d’Idleb au village d’Ain Hour dans le nord de Lattaquié.
Les patrouilles précédentes avaient été interceptées par des groupes jihadistes ou provoqué des manifestations hostiles, sans qu’elles ne soient toutefois prises pour cible de la sorte, indique l’OSDH.
Selon l’observatoire, des avions russes ont, par ailleurs, effectué après l’explosion mardi plusieurs raids sur une zone montagneuse dans le nord de la province de Lattaquié, accompagnés de tirs de missiles par les forces régulières.
Damas avait mené entre décembre et mars derniers une offensive avec le soutien de l’aviation russe, mais elle a été freinée par un accord entre la Russie et la Turquie.
Source: Avec AFP