Le collaborateur politique du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah, Hussein al-Khalil a révélé les dessous de la guerre 2006 dans une interview exclusive avec la chaine de télévision al-Manar
Il a rapporté une discussion qu’il avait eue avec sayed Nasrallah, en regardant les photos des martyrs qui sont tombés durant cette guerre de 33 jours. Il lui avait alors dit : « j’ai le sentiment que derrière chaque martyr qui est tombé il y a des responsables libanais qui sont associés à leur mort et qui les ont poignardés dans le dos ».
Hussein al-Khalil a particulièrement fustigé le rôle de Fouad Siniora qui était à cette époque Premier ministre. Selon lui, ses demandes durant la conférence de Rome organisée durant la guerre renchérissaient à celles des Israéliens.
« Au cœur de la guerre Siniora disait que les hameaux de Chébaa n’étaient pas libanaises et qu’il fallait saisir cette affaire devant le Conseil de sécurité afin qu’il tranche », a-t-il dit.
Il a révélé aussi que le chef du Parlement Nabih Berri émettait des réserves quant à la participation de M. Séniora à la conférence de Rome et sa rencontre avec lui en sa présence avait été très houleuse.
Selon M. Khalil, Siniora insistait pour que le Hezbollah lui livre les deux soldats israéliens faits prisonniers lors de l’opération Waed al-Sadek qui avait eu lieu le 12 juillet 2006 dans le secteur des hameaux de Chébaa, au cours de laquelle plusieurs soldats israéliens avaient péri.
Par la suite, il a proposé de livrer un seul soldat, ce que le Hezbollah a refusé également.
« Dès le début de la guerre sayed Nasrallah avait assuré que nous allions avoir un problème avec l’intérieur comme avec l’extérieur », a ajouté M. Khalil.
Il a dévoilé aussi qu’un haut responsable sécuritaire libanais avait demandé à le voir.
« Durant la rencontre, ce responsable m’a demandé qu’allons-nous faire avec le Tribunal international », qui avait été établi pour enquêter sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.
« Je lui ai alors répondu quel rapport entre ce dossier et le sujet de la guerre », a-t-il poursuivi.
Et de poursuivre : « Ce responsable m’a dit que les Américains avaient posé comme condition que le cessez-le-feu se ferait en échange de livrer les armes lourdes du Hezbollah et du déploiement d’une force multinationale tout au long des frontières avec le Liban et la Syrie mais nous avons refusé catégoriquement ceci ».
D’après lui, à un certain moment de la guerre, le chef du Parlement s’était préoccupé de la prestance des résistants sur le champ de bataille, ce à quoi sayed Nasrallah lui a répondu : « notre situation est excellente, en ce moment nos groupes combattent toujours à Aïta et Bint Jbeil ».
« Le président Berri m’a demandé quelle était notre vision du cessez-le-feu, je lui ai répondu quelque chose qui ressemble à l’entente d’avril (conclu en 1996, ndlr) un cessez-le-feu qui permette de préserver le droit de riposte à toute agression contre le Liban et les civils… M. Berri a fait part aux Américains que nous ne refusons pas une augmentation des effectifs des soldats de la Finul, mais sans aucun changement dans sa mission. Lorsque les Américains ont perdu espoir, ils ont abandonné l’idée du Chapitre VII et le changement de la mission de la Finul et ont finalement admis les points que nous avions acceptés pour la 1701 ».
Selon M. Khalil, les Syriens n’ont pas abandonné la résistance durant toute la guerre, en laissant passer les renforts en provenance de l’Iran et en en fournissant eux-mêmes.
« Les syriens nous ont ouvert les dépôts de l’armée syrienne et ceux de la Garde républicaine et ils nous ont envoyé des renforts… ils nous ont fourni toutes les armes de qualité dont nous avions besoin… l’approvisionnement en Kornet n’a pas été interrompu durant tous les jours de la guerre et surtout lors de la bataille des mirkavas », a-t-il précisé, révélant que c’était le général syrien Mohamad Sleimane qui avait joué un rôle primordial dans ce transfert d’armements.
Le général syrien a été tué en 2008 à Tartous, en Syrie.
M. Khalil a aussi salué le rôle du chef de la force al-Quds des Gardiens de la révolution le général Qassem Soleimani qui était resté au Liban durant toute la guerre pour subvenir aux besoins de la résistance.
Il a révélé que quelques jours après la guerre, les Russes avaient envoyé à sayed Nasrallah un remerciement en raison de la prestance réussie du Kornet durant la guerre
Source: Al-Manar