L’enregistrement du premier vaccin contre le Covid-19 au monde, celui mis au point par le centre russe Gamaleïa, ayant déjà suscité des critiques, le médecin Sergueï Tsarenko explique dans une tribune pour Sputnik son mécanisme «sûr» et «simple» et estime que les critiques font partie d’une campagne ciblée contre le vaccin russe.
Grâce aux anticorps monoclonaux, aux stéroïdes ainsi qu’aux médicaments antiviraux, les médecins ont fait des progrès dans le traitement des patients atteints de coronavirus, avoue le médecin-chef adjoint anesthésiste-réanimateur de l’hôpital municipal de Moscou numéro 52 Sergueï Tsarenko dans une tribune pour Sputnik.
Et pourtant, bien qu’il y ait de moins en moins de cas létaux, dans le cas de formes sévères de l’infection, nous devons les transférer sous ventilation mécanique. Et puis six à huit personnes sur 10 meurent d’infections nosocomiales, déplore-t-il. Ces vies auraient pu être sauvées par de nouveaux antibiotiques, mais il faudra des années pour les développer. Alors il y a un autre moyen de les sauver: éviter que les gens soient contaminés par le coronavirus, chose possible grâce à un vaccin.
«Après tout, plus il y a de personnes résistantes à la maladie, plus l’immunité collective sera importante, plus vite la fin de l’épidémie viendra», explique le médecin.
Pour lui, contrairement au fait de survivre à une maladie, la vaccination est un moyen plus sûr d’élaborer une résistance à la maladie. Surtout aujourd’hui, quand il existe un vaccin efficace créé par des spécialistes du centre russe Gamaleïa.
«Cet institut est la même marque dans la communauté microbiologique que Mercedes dans l’industrie automobile», relate-t-il. Il souligne que, par le passé, les chercheurs du centre ont déjà réussi à créer des vaccins contre Ebola et le MERS en élaborant «un moyen sûr et efficace, celui de vecteur».
Fonctionnement du vaccin: «lanceur» et «station orbitale»
Il décrit par ailleurs le fonctionnement du vaccin élaboré. Comme une station orbitale, un morceau du coronavirus est accroché à l’adénovirus, un virus inoffensif pour l’Homme, qui sert de fusée lancée à l’intérieur du corps humain, explique-t-il. «Après cela, l’immunité est formée à la fois pour le « lanceur » et la « station orbitale ».
Pour avoir plus de chance de succès, dans trois semaines la même « station orbitale » est lancée sur un autre « lanceur », un adénovirus différent. Et l’immunité se forme encore une fois», poursuit-il.
Et de conclure qu’en conséquence l’immunité contre les adénovirus, dont le corps n’a pas besoin, devient plus faible, et, en revanche, une défense immunitaire stable et fiable se forme contre le coronavirus.
«Simple comme tout ce qui est génial. Plusieurs autres vaccins sont créés dans le monde, mais aucun d’eux prévoit deux « lanceurs »!»
Le vaccin en question a déjà été testé sur des volontaires, d’abord sur des employés de l’Institut, puis sur des militaires. «Pas une seule complication, tout le monde a une immunité puissante», assure M.Tsarenko.
Une campagne ciblée contre le vaccin russe?
Ce n’est pas pour rien que le vaccin russe a suscité une vague de critiques, explique-t-il. «De la simple spéculation sur la technologie volée à la spéculation pseudoscientifique sur la détérioration potentielle de la condition en cas d’infection accidentelle par un coronavirus lors de la formation de l’immunité au vaccin», a-t-il poursuivi.
Le dernier phénomène est d’ailleurs connu sous le nom de facilitation de l’infection par des anticorps (ADE) et il n’apparaît pas lors d’infections par coronavirus, précise le spécialiste.
Pour ce qui est de la réaction dans les médias, il estime qu’il s’agit d’une campagne. «De qui dépendent les « experts indépendants »? Secret de Polichinelle: de fabricants d’autres vaccins qui sont, pour le moment, à la traîne par rapport aux chercheurs russes. Ainsi que des fabricants d’antiviraux, médicaments qui ne peuvent s’avérer efficaces qu’en cas de formes légères de la maladie», explique-t-il.
«Nous, les médecins praticiens, avons honte d’assister à toute cette histoire. Nous attendons le moment où il n’y aura plus de patients infectés par le coronavirus chez nous et quand nous pourrons enfin faire face à d’autres maladies, dont nous ne pouvons pas nous occuper pendant l’épidémie», a-t-il conclu.
Source: Avec Sputnik