Les forces de sécurité de l’occupation israélienne ont annoncé jeudi l’arrestation de cinq Israéliens pour leur implication présumée dans une attaque en Cisjordanie occupée contre une maison palestinienne, qui a blessé un bébé.

Un bébé de huit mois a été blessé « au visage et à la tête », a indiqué l’agence de presse officielle palestinienne Wafa, qui a imputé l’attaque, menée tard mercredi, à « un groupe de colons armés » accusés d’avoir « jeté des pierres sur des maisons et propriétés » dans la localité de Saïr, au nord d’al-Khalil/Hébron.

Dans un communiqué, la police de l’occupation israélienne a annoncé l’arrestation, lors d’une opération conjointe avec l’armée, de « cinq suspects » pour « leur implication présumée dans de graves incidents de violence dans le village de Saïr ».
Les forces de sécurité avaient reçu un signalement rapportant « des jets de pierres par des civils israéliens en direction d’une maison palestinienne ».

L’enquête préliminaire a permis de déterminer « l’implication de plusieurs suspects, venus d’un avant-poste voisin », ajoute la police, en référence à ces colonies illégales au regard de la loi israélienne.
Palestinien renversé
L’armée israélienne a pour sa part fait état de deux incidents impliquant un soldat réserviste, évoquant « des images d’un individu armé renversant un Palestinien. »
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre un homme à bord d’un quad, une arme automatique en bandoulière dans le dos, percutant un Palestinien priant au bord de la route, qui se relève ensuite.
Selon l’armée, l’agresseur est un « soldat réserviste », également impliqué dans un autre incident, dans la région de Deir Jarir près de Ramallah, et qui « a fait usage de son arme alors qu’il était en tenue civile ».
Le communiqué dénonce une « violation flagrante » et indique que son arme lui a été retirée et qu’il a été mis fin à son statut de réserviste.
Majdi Abou Mokho, 59 ans, était avec son fils Mohamed, 23 ans, lorsque ce dernier a été renversé. « L’agresseur est un colon connu, il a établi un avant-poste près du village, avec d’autres colons il vient faire paître son bétail, il ferme la route et provoque les habitants », témoigne-t-il.
Son fils souffre de douleurs aux jambes et « le médecin lui a demandé de surveiller son état », a-t-il ajouté.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) avait recensé en octobre un pic des « attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux » en près de deux décennies de collecte de données en Cisjordanie.
Attaque de colons contre le village Deir Jarjir
« Israël » occupe la Cisjordanie depuis 1967. Les violences des colons contre ce territoire palestinien se sont accentuées avec l’avènement du dernier gouvernement de Netanyahu fin 2022, comportant des ministres extrémistes et messianniques qui aspirent à l’établissement du grand Israël, puis par l’abrogation par la Knesset du Plan de Gaza qui avait été adopté en 2005 préconisant le retrait israélien de la bande de Gaza et des colonies de la Cisjordanie.
Ces violences ont explosé avec la guerre génocidaire de Gaza. Depuis cette date, les soldats et les colons israéliens ont tué en Cisjordanie plus d’un millier de Palestiniens, parmi lesquels des civils et des combattants des factions de la résistance.
Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.
Hormis Jérusalem-Est, plus de 500.000 Israéliens vivent en Cisjordanie dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.






