Le mouvement de résistance palestinien Hamas, au pouvoir depuis plus d’une décennie dans la bande de Gaza, a annoncé lundi soir un « accord » pour mettre fin aux échanges de tirs avec ‘Israël’ quasi-quotidiens au mois d’août.
Les autorités d’occupation se sont soumis aux conditions de la résistance, en échange de l’arrêt du lancement de ballons incendiaires sur les colonies de l’enveloppe de Gaza, a fait savoir le site PalToday.
« Au terme de dialogues et de différents contacts, le dernier en date avec l’émissaire du Qatar Mohammed el-Emadi, un accord a été conclu pour contenir l’escalade et mettre fin à l’agression sioniste contre notre peuple », a indiqué dans un communiqué le bureau du chef politique du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar.
Selon une source au sein du mouvement, le financement du Qatar passera de 30 à 35 millions de dollars par mois. Et selon le bureau de Yahya Sinouar, des « projets » seront plus tard annoncés.
Le Hamas souhaite notamment l’extension d’une zone industrielle à Gaza et une hausse des permis permettant à des ouvriers gazaouis d’aller travailler dans les territoires occupés.
Sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et de l’ONU, le Hamas et ‘Israël’ avaient convenu l’an dernier d’un accord de trêve qui prévoit une aide mensuelle de 30 millions de dollars, payée par les Qataris, à Gaza, ainsi qu’une série de projets économiques pour juguler le chômage qui y dépasse les 50%.
Réouverture de Kerem Shalom
Dans la foulée de l’annonce du Hamas, le Bureau de coordination des activités du gouvernement israélien dans les Territoires palestiniens (Cogat) a confirmé la réouverture de Kerem Shalom, la livraison dès mardi de carburant à Gaza, et la reprise de la pêche en Méditerranée à l’intérieur de 15 milles nautiques, rapporte l’AFP.
Selon une source au sein du Hamas requérant l’anonymat, la livraison de carburant permettra de mettre en marche dès mardi la centrale électrique de Gaza.
Et toujours selon cette source, l’ensemble des factions palestiniennes présentes dans la bande de Gaza ont convenu de cesser les tirs de ballons incendiaires et de projectiles.
L’armée israélienne bombarde presque toutes les nuits depuis le 6 août dernier la bande de Gaza sous prétexte de riposter à des lancers de ballons incendiaires, voire des tirs de roquettes en protestation au renforcement du blocus israélien contre l’enclave palestinienne.
Les ballons incendiaires ont déclenché plus de 400 incendies en ‘Israël’, selon une compilation des bilans des services des pompiers.
Les autorités d’occupation israéliennes avaient notamment interdit ces dernières semaines l’accès à la Méditerranée aux pêcheurs gazaouis, fermé Kerem Shalom, seul point de passage des marchandises vers Gaza depuis les territoires occupés, et stoppé les livraisons de carburant à ce territoire palestinien, ce qui a obligé la seule centrale électrique de la bande de Gaza à fermer.
Cette montée des tensions à Gaza s’est doublée dans la dernière semaine de premiers cas de Covid-19 hors des « centres de quarantaine » locaux ce qui a fait craindre une propagation rapide du virus sur un territoire réduit, densément peuplé, où la moitié des deux millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, et de surcroît bombardé et privé d’électricité.