Le général Mohammad Hamdan Daglo suggère que le Soudan développe des relations avec ‘Israël’, mais n’envisage pas une normalisation complète.
« Israël est développé. Le monde entier travaille avec ‘Israël’, dans le domaine de la technologie et de l’agriculture – nous avons besoin d’Israël », a déclaré l’adjoint au chef de l’État, le général Mohammad Hamdan Daglo, connu sous le nom de Hemedti, à la chaîne de télévision Sudan24 TV, à Juba.
Cependant, Daglo a prétendu que les relations ne seraient pas complètement normalisées, par solidarité avec les Palestiniens.
« Nous n’avons peur de personne. Mais ce seront des relations, pas une normalisation. Des relations, pas de normalisation. D’accord ? Voici notre ligne de conduite », a déclaré Daglo, sans donner de calendrier ni préciser quelle différence il entendait exactement entre relations et normalisation.
Les remarques de Daglo s’inscrivent dans le contexte des efforts menés par les États-Unis pour faire pression sur le Soudan afin qu’il normalise ses relations avec ‘Israël’ en échange d’un engagement d’aide financière et de son retrait de la liste noire américaine des pays sponsors du terrorisme – être placé sur la liste noire soumet le pays à des sanctions économiques dévastatrices.
Daglo a déclaré, au nom des dirigeants soudanais, que le retrait du Soudan de la liste noire américaine des États commanditaires du terrorisme était conditionnel à l’établissement de liens avec ‘Israël’.
« C’est vrai, la cause palestinienne est importante, et nous devons soutenir le peuple palestinien », a déclaré Daglo, soulignant que le Soudan était toujours attaché à l’établissement d’un État palestinien.
Mais selon lui, le Soudan devait penser à ses propres « poches », compte tenu de la situation économique difficile dans le pays.
« Nous ne parlons pas de normalisation. Nous parlons de relations. Et ce sont des relations dont nous bénéficierons ; cela se fera avec le consentement et la consultation de toutes les parties », a déclaré Daglo.
L’intervieweur a demandé à Daglo comment il prévoyait de contourner l’insistance des responsables du gouvernement civil, notamment du Premier ministre soudanais Abdullah Hamdok, sur le fait que le gouvernement de transition n’avait pas l’autorité pour normaliser avec ‘Israël’.
« Les factions politiques ne représentent pas le peuple soudanais, n’est-ce pas ? Faisons un référendum. Nous sommes pour la démocratie. Nous sommes pour la diversité d’opinions, pas de problème. Faisons un sondage », a déclaré Daglo.
Les commentaires de Daglo pourraient indiquer une sérieuse fracture entre les acteurs militaires et les forces politiques soudanaises.
Pas de compromis en échange d’argent
Dans ce contexte, le bureau politique du Parti national Umma, dirigé par Sadiq Al-Mahdi, a publié une déclaration dans laquelle il considérait que « la question de la normalisation actuellement débattue est injustifiable et provocatrice. La question se résume en un compromis en échange d’argent de valeur minime ».
Il s’est en outre dit surpris de lier la normalisation à la réforme économique, citant « des expériences similaires de pays ayant normalisé leurs relations avec ‘Israël’. Ils n’ont pas tenu leurs promesses envers ces pays qui rencontrent de nombreux problèmes ».
Le parti a soudanais appelé à « ne pas attendre les solutions de l’extérieur qui contraignent le gouvernement à présenter des concessions », et à se concentrer plutôt sur « les ressources d’or du pays et les ressources naturelles productives telles que les céréales et la gomme arabique, qui devraient générer au moins 12 milliards de dollars en un an ».
De son côté, le chef du « Parti nassérien », membre de la coalition «Forces de la liberté et du changement», Sate’ al-Hajj, a indiqué qu’«Israël veut construire des bases militaires sur les ports de la mer Rouge et profiter des eaux du Nil».
Et de souligner : « le peuple soudanais n’accepte pas que sa dignité soit atteinte en octroyant aux Etats-Unis et à Israël des bases sur la mer Rouge, ou en leur permettant de s’immiscer dans les affaires de notre pays ».
Sources: AlAkhbar + médias israéliens